12 juillet 2007
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15:45
Au Lycée, les heures s'écoulaient bien lentement à mon goût.
Mais l'heure de dessin, en classe de Burel, était la récompense d'une semaine de souffrances !
De loin, dans la cour, on reconnaissait contrairement aux autres disciplinés, nos rangs qui s'agitaient avant de monter l'escalier qui nous conduisait à cette salle baignée de lumière qui tombait généreusement du haut des vasistas, à notre gauche sur le papier canson à gros grains.
En pantalon de velours , dégingandé, les mains dans les poches, il nous faisait un signe de tête pour nous inviter dans son univers, aux murs tapissés de nos oeuvres d'art d'un jour.
A cêté de lui, un platre pour les terminales . Bien sûr , le portrait est loin d'être ressemblant, mais je me souviens qu'il avait regardé ce travail avec satisfaction,(c'est la raison pour laquelle cette gouache a subsisté 58 ans !).
Sur le premier dessin, nous devions laisser libre notre imagination et réaliser une enseigne. Lorsque Burel passa dans les rangs et vit ce qui devait être une ferronnerie, il s'assit à califourchon derrière moi et de ses doigts jaunis de nicotine trempa le pinceau dans la gouache noire diluée et en deux, trois coups dessina un vif écureuil, la queue en panache, décorticant une noisette. Ce coin de papier reste pour moi un témoignage inoubliable de son talent.
La 3ième gouache n'a de valeur que pour nous rappeler la nature morte qui était l'objet de maintes études: cette corbeille à papier en osier, chacun l'interpréta suivant son goût, c'est ce que notre Prof aimait : une peinture n'est pas une photo..
Je suis sûr que ces images feront remonter bien des souvenirs heureux à mes camarades.