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19 octobre 2007 5 19 /10 /octobre /2007 09:27

Cet Hommage à Jacques Burel comporte 3 parties :Cimaises-1,Cimaises-2,Cimaises-3 dont voici la première.Ecoutons d'abord cette musique qui baigna la jeunesse bretonne de  notre Professeur. avant qu'il ne s'établisse à Alger :

http://bmarcore.club.fr/bretonne/danse.mid

Le Ministère de la Culture,sur son site "Joconde" nous donne un bref appercu sur le peintre Jacques Burel,en présentant deux tableaux exposés au Musée de Quimper avec une fiche explicative.(Hélas  ils n'apparaissent pas sur le site ).J'en retiens  que Jacques Burel enseigna à Alger de 1949 à 1960 et habita l'hôtel Saint-Saens,rue Valentin,peut-etre au numéro 17.Il n'avait donc qu'un court chemin pour descendre cette rue pentue,tourner Rue Michelet et bifurquer dans la rue Hoche pour descendre cette voie royale et rejoindre  notre Lycée Gautier.Il y arrivait de sa démarche déjanté,en pantalon de velours cotelé de couleur tabac,comme ses doigts, souvent en battle-dress,et s'ouvrait un chemin d'un geste bon-enfant dans la foule des petits se pressant au portail de verre.Pour les autres professeurs ,par respect surtout  mélé de crainte ,les élèves s'écartaient instinctivement pour les laisser passer.C'était là toute la différence,Burel était un camarade.Mais à cette époque algeroise,ses élèves,du moins moi,ignoraient quelle chance nous avions d'avoir comme maitre un si grand artiste.



  
1922 ; Landivisiau, 2000
Titre
Marie-Jeanne Le Meur épouse Corentin Quénéhervé
Millésime
Matériaux / 

 
Inscription
Précision inscription
En bas à gauche et sur le cadre : J. BUREL / 1951 ; Marie-Jeanne Le Meur 1874-1959 / épouse de Corentin Quénéhervé - Locjean en Kernevel 29140 / Grand-mère de l'auteur de cette toile / Jacques BUREL - Prof de dessin à Alger de 1949 à 1969 / puis au lycée Turgot à Paris de 1961 à 1987 / BUREL Hôtel St Saëns, rue Valentin Alger / Portrait de la grand-mère du peintre 1951
Sujet représenté
Précision représentation
Portrait à mi-corps d'une femme âgée portant la coiffe de Rosporden
Lieu de conservation
Quimper ; musée départemental Breton

1922 ; Landivisiau, 2000
Titre
Youn Flao
Période
Millésime
Matériaux / Techniques
Etat
Bon état
Dimensions
H. 92 ; L. 65
Inscription
Précision inscription
En bas, à droite, Au dos sur le cadre : J. BUREL ; YOUN FLAO / LOCJEAN KERNIVEL. 1874-1970. de mémoire / d'après croquis. J. BUREL / PORTRAIT D'APRES Croquis après la mort de tonton Youn / INACHEVE - Fautes dans le bas du corps
Sujet représenté
Précision représentation
Un homme âgé endormi dans un fauteuil auprès d'une cheminée. La tête penchée en avant, il porte le costume traditionnel glazig de deuil des personnes âgées
Lieu de conservation
Musée de France


C'était un dessinateur et un coloriste remarquable comme nous pouvons l'admirer
dans ses tableaux  enluminés par la vie bretonne traditionnelle.


  • Jacques Burel (1922-2000) - Témoin de la vie paysanne bretonne
    Les moissons (détail), fusain, Jacques Burel
    Musée départemental breton à Quimper :

    Jacques Burel (1922-2000) - Témoin de la vie paysanne bretonne

    "En 2000, le Musée départemental breton a bénéficié d'un don très abondant de l'artiste Jacques Burel, décédé à Landivisiau. Il était demeuré sa vie durant marqué par les séjours passés dans son enfance chez ses grands-parents, en Landivisiau et à Rosporden. Avant de se tourner, au début des années 1960, vers l'abstraction, son oeuvre tout entier fut consacré à rendre compte d'un monde rural auquel il demeurait profondément attaché. Effectués entre 1940 et 1970, les cent cinquante dessins présentés par le Musée constituent un exceptionnelel et émouvant témoignage, documentaire et artistique, sur la vie des paysans du Finistère."



EXTRAIT
JACQUES BUREL ET OUESSANT
PORTRAIT D'UNE ÎLE ÉTERNELLE
"Juillet 1945. Un jeune homme de 23 ans arrive à Ouessant pour la première fois. De son enfance passée dans les bois de Coat Meur, à Landivisiau, Jacques Burel a gardé le goût des natures intactes. Ouessant va le combler. En quatre semaines il y accumule croquis, dessins et peintures. Il reviendra souvent.
L'île, alors, semble hors du temps. A 11 milles du continent, loin des innovations, on y a préservé des pratiques agricoles, techniques et sociales basées sur la solidarité : culture de la terre à la bêche, moissons à la faucille, battages au fléau ...
Toute une série de dessins vont surgir de ces amitiés qui se nouent entre le jeune artiste et la population de l'île : portraits de femmes, intérieurs de maisons, travaux des champs, scène de cimetière ... Tout cela est possible parce que le peintre est totalement accepté.
L'année suivante, Jacques Burel reviendra compléter son étude.
Rassemblés, ses dessins composent le portrait riche et nuancé d'une île éternelle : vastes espaces de champs ouverts, jardins bordés de murs de pierres sèches où poussent timidement quelques arbres, scènes de pêche à bord du Vive-Jaurès, atmosphère admirablement restituée du passage à bord du courrier où se côtoient les hommes et les bêtes ...
Passionné très tôt par la Bretagne et les objets d'art populaire, Jacques Burel avait saisi toute l'importance documentaire de son travail. En mer, avec Henri Chalm, il n'oublie pas de relever le mécanisme du gui à rouleau, la forme exacte des casiers. A terre, il note soigneusement les gestes des champs, les détails d'un moulin, d'une façade, d'une hutte ...
« Tout donc me paraissait beau, à la fois nouveau et antique, en tout cas précieux et à noter de toute urgence comme tout ce qui est menacé » ...

 

  
          

 

Laissons parler Jacques Burel:
"A propos de peinture :
Il m'est difficile sinon impossible d'analyser ma propre démarche en peinture. On dit que tout est dans le premier geste. Ce n'est pas évident, même lorsqu'on est propulsé par un désir que le travail doit élucider. On sait quand on commence, on ignore ce qui adviendra. On peint l'avenir.., comme les politiques font l'histoire sans savoir exactement où ils mènent le monde ni où ils sont menés par lui.
Parfois l'entreprise peut durer des semaines, des mois, voire des années après mise au «rencart » de la toile Il s'ensuit une série de couches superposées pareilles à des sédiments géologiques. On pourrait faire des coupes dans les «repentirs », puis la conclusion survient (quand elle survient...) la plupart du temps en une seule séance au cours de laquelle toute la surface est de nouveau couverte.
Le but d'atteindre l'unité, la cohérence formelle, l'équilibre. De rester dans le plan du support, de n?avoir pas de couleur qui recule ou au contraire semble en avant du reste. De faire en sorte que des touches soient intégrées, n'aient pas l'air posées dessus (encore que certaines fois cela passe).
Il n'y a pas de dessein préalable conscient, de volonté d'exprimer ceci ou cela, de donner dans l'émotion ou la littérature. Il y a un côté artisanal qui veut obéir aux « invariants plastiques ». On n'exprime que ce qu'on est dans le moment où l'on peint, la liberté est donnée au spectateur éventuel d'interpréter à sa guise le résultat. La plupart du temps c'est lui-même qu'il lit, à son insu, dans le travail d'un autre. Il y accroche son imaginaire, y cherche une représentation (et parfois la trouve !).
La toile de 1979, relativement colorée paraît dynamique par l'abondance du graphisme qui la parcourt. [cat. 6] Celle de 85 a l'opacité d'un mur. On m'a parlé d'une toile de pierre. [cat. 12] Celle de 89 semble une sorte de barrière sombre, désintégrée mais pas n'importe comment. [cat. 16] Celle de 95 vise, elle aussi à l'unité du mur (et avec le mur si l'on peut la poser), mais semble plus sereine. [cat. 23]
Je ne puis en dire davantage...
Jacques Burel .le 4 août 1995 "

Extrait du site du Musée de Morlaix:

Il faut attendre les années 1980pour que la collection d'art ethnographique s'enrichisse grâce à la volonté de Jacques Burel qui incite la Conservatrice à acquérir des objets d'art populaire.Jacques Burel était un homme indépendant au caractère bien trempé,discret et taciturne,attaché à ses racines cornouaillaises et au territoire breton.Il a légué nombre de ses objets et oeuvres au Musée, après
sa mort le 28 Septembre 2000.

Je reçus un jour de René Rando le message suivant :

http://freddytiffou.blogspot.com/search/label/Sa%20vie

Bonjour,georges,je t'envoie un lien ou l'on parle de notre prof de dessin jacques burel avec un débat ,en 1959 entre lui et d'autres peintres algérois.amitiés,René :-)
Un extrait :

"""Ceci dit, je suis allé en Bretagne, et il me semble avoir été vérita­blement bouleversé par la décou­verte de la statuette populaire bre­tonne au point que cette décou­verte me semble aussi importante pour moi que le fut la révélation de l'art nègre pour Vlaminck, De­rain et les Cubistes. Il y a dans ces formes quelque chose d'éternel et de dépouillé. Cela traverse le temps silencieusement. "

Mais moi,par un hasard inoui,j'ai trouvé un jour la photo de cette statuette
Voici l'annonce ,telle que je l'avais copiée sur Internet :

MAGNIFIQUE SCULPTURE DE STE THERESE DE L'ENFANT JESUS
OEUVRE REALISE EN 1944 PAR L' ARTISTE BUREL DE 40 CM DE HT
SCUPTEE DANS UNE POUTRE EN CHÊNE
 STE THERESE EST MARQUEE SUR LA BASE AVEC 3 ROSES A SES PIEDS ET UNE DANS SA MAIN DROITE.
SIGNEE BUREL AU DOS AVEC DATE DE GRAVEE 1944




------------------------------------------------------
Burel était un dessinateur hors-pair,..avant qu'il ne sombrat en fin de vie dans un abstrait aux chaudes couleurs,mais assez obscur ! (pour moi du moins !) .Ses illustrations,ses études sont superbes :




JACQUES BUREL - DE RONCE ET DE FROMENT
Editeur : Coop Breizh
Parution : 1994

 

"Jacques Burel revoit son adolescence, sa jeunesse. La guerre se dessine en filigrane derrière les images paisibles d'une société paysanne dont il s'essaie à conserver le témoignage par le dessin, dans la tradition qu'il emprunte au plus grand « croqueur » de la société bretonne de son temps, qu'il admire, Mathurin Méheut.
Les personnages qu'il saisit dans la banalité mais aussi dans la singularité de leur vie quotidienne, ce sont les siens, ses grands-parents, ses oncles, ses tantes et les voisins.
De Coat-Meur en Landivisiau où son grand-père est garde-chasse, à Loc-Jean près de Rosporden, berceau de la famille de sa grand-mère, c'est une même société qui vit et travaille, une société qui, en son temps fascina Paul Gauguin et quelques uns de ces peintres qui, à Pont-Aven et au Pouldu, révolutionnèrent la peinture ; une société dont les racines s'enfonçaient dans un terreau profond, une société que l'on avait pu croire immuable, mais qui, à cette époque, tendait déjà à abandonner une bonne part de ce qui faisait sa spécificité.
Jacques Burel le ressentait comme il ressentait la nécessité de conserver des témoignages de ces racines profondes, des images des êtres et des choses qui, bientôt, ne seraient plus. Comme l'on regrette que d'autres n'aient pas eu cette intuition, qui avec les moyens de leur temps auraient pu contribuer, plus que cela n'a été fait et jusqu'à nos jours, à enregistrer de tels témoignages.
Les carnets de croquis de Burel nous conservent des visages, des attitudes, un décor qui font aujourd'hui partie de notre passé récent."

       


Jean Nogues (1940),Secretaire actuel de la "Taupe Arabe" de Bugeaud m'a envoyé ce message,avec une précieuse coupure de Journal :

"C'est grace à une réunion d'ESMMA pour les Rois à Paris où ma fille a souhaité m'accompagner que j'ai appris,par elle,bien des années après qu' étudiante elle avait approché Burel pour avoir des infos sur Alger et...son père à Gautier.!
Burel se souvenait  de ses élèves,alors qu'en 6èmeA2 en 1951 je n'avais que le 1er accessit ,Caussé et Hollande trustaient les prix"

 "J'ai ramené d'Alger le Palmarès du Lycée Gautier du 30juin 1951..rare
document survivant de cette époque pour moi..
Y étais tu ? (ma réponse:helas non !!)
Ma fille née à Paris m'a confié avoir rencontré Burel chez lui pour
qu'il lui parle d'Alger qu'elle ne connaît pas.(Dans les années 70).
Je pense que c'est lui qui lui a remis une coupure de journal :
"Jacques Burel achève deux belles peintures murales pour
le lycée Delacroix d'Alger" dans l'un des vastes ateliers de la villa
Abd-el-tif (danseuses).
Il est hélas en noir et blanc et de faible qualité.
Burel est cigarette au bec,mais je ne peux deviner sous les taches si
son pantalon est de velours marron comme à l'ordinaire!
Pour ma part j'ai rencontré bien plus tard Burel à Collioure où il peignait
une danse "sardane" devant le café des Templiers Maison Pous riche de
tableaux des fauves,impressionistes et de Picasso qui peignaient aussi
sur leur nappe et réglaient leur séjour...en tableaux!"








Voici une belle photo de Studio de Jacques Burel en 1956,à Alger donc.




 

Cette semaine j'ai eu l'excellente surprise de recevoir un message de Monsieur Maurice André, petit-cousin de Jacques Burel, qui corrige ce Blog en me précisant que J.B n'était pas décédé de cette maladie des poumons qui emporta sa soeur, mais d'une leucémie et de plus me dit que la photo de J.B avec un collier de barbe et un complet, n'est pas du tout de lui , qui était toujours vetu comme un artiste . Je supprime donc cette photo, mais la remplace par un envoi exceptionnel de Maurice André: un superbe tableau du Peintre par lui-meme (?) qui est exposé à Landivisiau, (Bretagne) .Je ne peux discerner la signature.
( Remarquez sa cigarette allumée, qui l'accompagnait souvent).


2002-12-Landivisiau-Expo Jacques-018

Monsieur Maurice André m'écrit:
Il y a en ce moment deux expositions consacrées à JB, l'une à Landivisiau (sa ville natale)
jusqu'au 30 avril sur le thème "scènes de la vie en pays léonard", avec notamment
plusieurs portraits de Marie-Jeanne Quénéhervé née Le Meur dite "Marraine". Marraine était son
sujet favori (sur votre site,dessin p.22). C'était sa grande-tante et mon arrière grand-mère.
(Hommage à jacques Burel, Espace culturel Lucien Prigent, Landivisiau).
L'autre exposition est à Morlaix jusqu'au 31 mai et présente des objets du
patrimoine breton de la collection personnelle de Jacques ".

Un brillant ancien élève :
Je voudrai signaler aussi que que Mr Christian Grégori fut l'élève doué de J.Burel au Lycée Gautier dont il garda un excellent souvenir
et garda le contact avec le Peintre près l'exode .
Christian Grégori étudia aux Beaux-Arts et devint Professeur d'Art Plastique, et nous le connaissons particulièrement pour ses illustrations sur le sujet de l'Algérie Française. Voici son riche trajet artistique sur le site :
http://oran1962.free.fr/biblio_gregori.htm


Il ne peut être une évocation,même incomplète de Jacques Burel sans avoir vu aussi le superbe article de Georges Busson dans Essmma,où figure un portait magnifique de notre Professeur par cet ancien élève,qui lui aussi réside maintenant en Bretagne.Vous y lirez une coupure de journal consacrée au Grand Prix Artistique de l'Algérie qui fut attribué à l'artiste en 1958.

http://perso.wanadoo.fr/esmma4/burel.htm

Voici une coupure de l'Echo d'Alger sur son exposition :
600405peinture

 


Pour terminer,une marche bretonne exécutée à la Harpe par les doigts habiles d'une jeune musicienne talentueuse.(Tout le crédit à "Youtube").

http://www.youtube.com/watch?v=_GAMZ6rO_NE



              Fin de la première partie, à suivre:Cimaises-2 et 3.)
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14 octobre 2007 7 14 /10 /octobre /2007 19:56

       

       Le USS Missouri (BB-63) est un cuirassier. Le 3 ième navire à porter ce nom en l'honneur de l'Etat du Missouri. C'est le dernier des navires de 45.000 tonnes du type Iowa. Il est célèbre pour avoir été le lieu de reddition du Japon à la fin de la 2ième Guerre Mondiale. Il fut projeté en Juin 1940 et participa aux batailles d'Iwo-Jima et Okinawa dans le Pacifique. Après la guerre de Corée, il fut désarmé mais en 1984, modernisé, il reprit du service pour  participer à la Guerre du Golf. En 1998, il fut transformé en musée flottant, amarré au port de Pearl-Harbour, à Hawai.

       Après la victoire sur les Forces de l'Axe, et sous prétexte de transporter à Istanbul le corps de l'Ambassadeur Mehmet, décédé en 1944 à Washington, le Missouri et son escorte, passant Gibraltar, firent escale dans de nombreux ports du bassin méditerranéen : Maroc ,Grèce,Italie, Turquie, histoire de montrer la Pax Américana dans cette région instable.

Et ce passage dura les 2 mois d'Avril-Mai 1946.

Ainsi s'imposa définitivement  la Sixième Flotte dans nos eaux  juste au début de la Guerre Froide. Et ainsi nous eûmes l'aubaine de voir ce monstre de 45.000 tonnes en rade d'Alger.

Une enveloppe , Jour d'Emission. Lancement du Missouri le 29 Janvier 1944.

 


Quand le Missouri sort ses griffes :

 


Le Missouri fait feu de toutes ses batteries !
Remarquez l'onde de choc produite sur la mer .

 



Jour de la Victoire sur le Japon. Le 2 Septembre 1945, les avions américains survolent le Missouri au large de Tokyo.

L'Empereur du Soleil Levant, Hiro Hito annonça à son peuple exangue la reddition du Japon, dans un language fleuri qui ne comportait pas le mot de "capitulation" ! Ce qui n'empêcha pas de nombreux suicides d'officiers fanatiques. Il fallut deux bombes atomiques, à Hiroshima et Nagasaki pour le persuader de déposer les armes. (Exception faite dans la Jungle de quelque île isolée où un japonais continua quelques années encore à se croire en guerre !).

 Et celà, deux mois après la Capitulation de l'Allemagne, le 8 Mai 1945. Curieusement (ou pas), l'Empereur ne fut pas condamné pour ses crimes de guerres, comparables à ceux de ses amis nazis vis à vis des populations civiles (et prisonniers militaires). Hiro Hito coula des jours paisibles dans un Japon démilitarisé mais en pleine expansion économique, face à la Chine Communiste.

Ci-dessous un certificat de présence, souvenir pour tous ceux qui assistèrent à la signature de la capitulation, comme le "Lieutenant Commander Balfour".

 



Qu'est devenu ce Lieutenant Commander Balfour  ? :
http://lcweb2.loc.gov/diglib/vhp-stories/

loc.natlib.afc2001001.02531/



Le Général Mac-Arthur paraphe après les officiels Japonais l'arrêt des combats (avec six stylos!). A cet endroit, fut incrustée, sur le pont, une plaque commémorative dont je me souviens de la couleur cuivrée.
Le Général Leclerc représenta la France à la cérémonie de la reddition sans conditions.
Voici un reportage sonore d'Actualités Françaises de l'INA :

http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?

vue=notice&id_notice=AFE86003265

Mais revenons à Alger au printemps 1946 .

Je devais avoir dans les huit ans, et déjà toutes mes dents, lorsque le Lion des Mers de l'U.S. Navy, le Cuirassé Missouri, croisant en Méditerranée, vint faire à notre ville une visite d'amitié et mouilla dans notre port. Ce fut pour nous les enfants, un événement à ne pas manquer .
Nous étions habitués par les revues de propagande en couleurs et sur papier glacé aux silhouettes  de ce genre de navire de guerre , comme  le "Victory", en les ayant taillés dans le bois, et en ayant construit des canons avec des épingles, et des tourelles collées au chewing-gum !
Mais cette fois, il ne fallait pas manquer l'aubaine de poser nos sandales sur ce pont.
Evidement trop imposant pour être amarré à quai, des chalands en file indienne reliaient la terre ferme à son flanc. Des planches recouvraient l'espace entre deux bages et je me souviens d'avoir un peu appréhendé cette traversée de quelques pas, en voyant l'eau noire du port à travers!

Des marins nous aidèrent à gravir cette passerelle qui pendait le long de la coque de ce monstre gris..

Une photo rare du Missouri dans le port, prise d'un autre navire de guerre de l'escorte sans doute..


Les impressionnantes tourelles à triples tubes.
Pompons rouges et Bonnets blancs fraternisent.

 



Mes remerciements à Christian Ripoll pour ces souvenirs remarquables du printemps 1946: Christian est à droite sur le cliché. A gauche, son ami Claude Bisquerra (décédé).
Une vue épatante de l'hydravion embarqué, un mono flotteur.
Du type Vough OS2U, avion bi-places pour la reconnaissance et surtout le sauvetage en mer. La vedette de l'Amiral est sur sa remorque .



Mais le Cuirassé reçut aussi la visite d'élégantes algéroises en robes blanches, bien-sûr.

 


A la suite de notre correspondance sur Essmma au sujet du Missouri, un message de J.P.Follaci :

J.-P. Follacci (Nice)

 

07/12/2005 14:21

 

Le livre d'or fait ressurgir trois souvenirs enfouis de ma visite au Missouri :
- le jus d'orange gentiment offert par un marin noir qui semblait droit sorti de nos comics préférés,
- Hiro Hito capitulant en chapeau haut de forme,
- l'énormité des canons.
Un de nos copains, dont la binette juvénile figure sur Es'mma et qui se reconnaîtrait s'il pratiquait le web, garde un souvenir cuisant d'une escale de l'US Navy. Attiré à bord par l'espoir d'une juteuse combine à base de Lucky Strike à bon marché, il faillit y être initié aux moeurs de la marine. Il ne dut son salut, au terme d'une fuite éperdue dans des coursives de hasard, qu'à un plongeon nocturne dans les eaux glauques du port, depuis un hublot étriqué.


Une vue des deux hydravions embarqués et de la grue qui les hissait sur le pont.


Retour au bercail, l'hydravion  amerrit, opération délicate par gros temps .



Une vue superbe de l'équipage du Vough, avec l'hydravion prêt sur sa catapulte à vapeur.
Sur le site ci-dessous, une maquette en "3D" pour les amateurs d'aéromodélisme :
Maquette 3d Vough OS2U KinG-Fisher

http://www.lembrechtsart.be/en/3d7.htm


Ouvrez votre audio, car  voici que s'avancent , montant vers la rampe Chasseloup-Laubat , les Fusillers-Marins devançant la fanfare de l'US Missouri , escortés par les yaouleds enchantés de ce spectacle,
(et nous aussi):

http://www.usarmyband.com/Audio/

flash_player/media/ceremonial/american_spirit/

the_army_goes_rolling_along.mp3

Après de longues journées en mer, quelques heures de permission bien méritées pour visiter la mystérieuse Casbah, qui clignait de l'oeil aux soldats, juste au dessus du port..



Mais ça n'a pas l'apparence des Contes des Mille et une Nuits !

La Guerre en musique :
-------------------------------
Avec l'arrivée des Alliés, je découvrais des chansons de guerre que je chantais à tue-tête dans la salle de bains qui résonnait si bien. Cet air que je chantais, c'était celui des pilotes alliés au mess, autour d'une chope de bière. Ce "Bless em'All", c'est mon père qui me l'avait fait découvrir alors qu'à l'armée il était en contact avec les américains en Tunisie pour utiliser le nouveau matériel de Transmissions. En fait, c'était une rengaine datant de la Première Guerre Mondiale, et d'ailleurs toujours actuelle....

Photo du disque de l'époque (1912),78 tours/minute:

Ecoutons l'interprétation :

http://sniff.numachi.com/pages/

tiBLSSAL10;ttBLSSALL.html

(
Words and Music by Irving Berlin)

Bless 'em all, bless 'em all
The long and the short and the tall
Bless all the sergeants and W.O. Ones
Bless all the corp'rals and their blinking sons
For we're saying good-bye to them all
As back to the barracks we crawl
You'll get no promotion this side of the ocean
So cheer up my lads Bless 'em all,

Mais voici une version beaucoup plus poivrée !!:

To the tune of
"Bless 'Em All"

Sod 'em all. Sod 'em all,
The long and the short and the tall,
Sod all the sergeants and WO ones,
Sod all the corporals and their bastard sons,
For we're saying goodbye to them all,
As back to their billets they crawl,
You'll get no promotion
This side of the ocean,
So cheer up, my lads, sod 'em all.

Mais j'avais aussi à mon répertoire le non moins célèbre "Typperary" :

IT'S A LONG WAY TO TYPPERARY !!...

Certainement l'air le plus populaire chanté par les soldats sur le chemin du Font Ouest pendant l'enthousiaste début de l'été 1914.

Tipperary est une ville d'Irlande.
La chanson fut écrite par Jack Judge et Harry Williams quelques deux années auparavant, en 1912. Et reprise avec succés par les alliés en 39/45.



C'est un air que j'aimais chanter sans en comprendre les paroles, puisque je croyais que "C'était une longue marche pour arriver à ...Paris " !!!!

It's a Long Way to Tipperary

Up to mighty London came
An Irish lad one day,
All the streets were paved with gold,
So everyone was gay!
Singing songs of Piccadilly,
Strand, and Leicester Square,
'Til Paddy got excited and
He shouted to them there:

It's a long way to Tipperary,
It's a long way to go.
It's a long way to Tipperary
To the sweetest girl I know!
Goodbye Piccadilly,
Farewell Leicester Square!
It's a long long way to Tipperary,
But my heart's right there.

Paddy wrote a letter
To his Irish Molly O',
Saying, "Should you not receive it,
Write and let me know!
If I make mistakes in "spelling",
Molly dear", said he,
"Remember it's the pen, that's bad,
Don't lay the blame on me".

It's a long way to Tipperary,
It's a long way to go.
It's a long way to Tipperary
To the sweetest girl I know!
Goodbye Piccadilly,
Farewell Leicester Square,
It's a long long way to Tipperary,
But my heart's right there.

Molly wrote a neat reply
To Irish Paddy O',
Saying, "Mike Maloney wants
To marry me, and so
Leave the Strand and Piccadilly,
Or you'll be to blame,
For love has fairly drove me silly,
Hoping you're the same!"

It's a long way to Tipperary,
It's a long way to go.
It's a long way to Tipperary
To the sweetest girl I know!
Goodbye Piccadilly,
Farewell Leicester Square,
It's a long long way to Tipperary,
But my heart's right there.

Extra wartime verse

That's the wrong way to tickle Mary,
That's the wrong way to kiss!
Don't you know that over here, lad,
They like it best like this!
Hooray pour le Francais!
Farewell, Angleterre!
We didn't know the way to tickle Mary,
But we learned how, over there!


http://www.firstworldwar.com/audio/

American%20Quartet%20&%20Billy%20Murray%20-

%20It's%20A%20Long%20Long%20Way.mp3


La Ligne Siegfried était une suite de fortifications érigées par Hidenburg à la Premiere Guerre mondiale et qu'Hitler en hâte modernisa
à la seconde:


http://musi.ca/refer/weregoi2.MP3

On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried

Un p'tit  Tommy chantait cet air plein d'entrain
En arrivant au camp
Tout les p'tits poilus joyeux apprirent le refrain
Et bientôt le régiment
Entonnait gaîment:

Refrain :
On ira pendr' notre linge sur la ligne Siegfried
Pour laver le linge, voici le moment
On ira pendr' notre linge sur la ligne Siegfried
A nous le beau linge blanc.
Les napp's à fleurs et les ch'mis's à Papa
En famille on lavera tout ça
On ira pendr' notre linge sur la ligne Siegfried
Si on la trouve encore là.

Tout le monde à son boulot en met un bon coup
Avec un c?ur joyeux
On dit que le colonel est très content de nous
Et tant pis pour les envieux
Tout va pour le mieux

Refrain

The washing on the Siegfried line

Mother dear I'm writing you from somewhere in France
Hoping this find you well
Sergeant says I'm doing fine "A soldier and a half"
Here's the song that we'll all sing
It w'll make you laugh

Refrain :
We're gonna hang the washing on the Siegfried Line
Have you any dirty washing mother dear ?
We're gonna hang the washing on the Siegfried Line
Cos' the washing day is here
Wether the weather may be wet or fine
We'll just rub along without care
We're gonna hang the washing on the Siegfried Line
If the Siegfried Line 's still there.

Ev'ry body's mucking in and doing their job
Wearing a great big smile
Ev'ry body's got to keep their spirits up to day
If you want to keep in swing
Here's the song to sing

Refrain


                                               A T T E N T I O N   

                      

    A partir d'ici ce texte est interdit au moins de dix-huit ans !

http://www.youtube.com/watch?v=sjAC3IJbTJo&mode=related&search=
                             

     "Ya Mustapha par Bob Azan" !!!


" Let  Take You to the Casbah ".....

Billet de 5 Francs, imprimés par l'Amérique en 1942 et distribués  aux soldats Alliés..Pas de mention de la "République Francaise"! Les Etats-Unis battèrent la monnaie jusqu'à l'arrivée tardive de De Gaulle en 1943, après que les eaux troubles d'Alger se soient éclaircies....


J'ai le souvenir des pièces de deux francs jaunes qui remplaçaient celles à la francisque.


De tout temps, le danger de la vie militaire n'est pas qu'au combat :
Déjà en 14-18 l'affiche prévenait le soldat du danger des maladies vénériennes .

"Soldat ! la Patrie compte sur toi,
Garde toutes tes forces "

  Les lignes qui suivent peuvent choquer, et donc ne s'adressent qu'au plus de 18 ans!  (Quoique à notre époque  les enfants en savent presque plus que leurs parents !).

   Ce qui nous amène à découvrir le témoignage d'un soldat Anglais,le Sergent Len Scott, en garnison à Alger .

   Je n'ai pas voulu traduire ce texte scabreux pour ne pas le déflorer et  laisse le soin au lecteur ou à la lectrice de le découvrir dans son originalité .
   Le sujet est universel, toujours actuel tant qu'il y aura des soldats mobilisés loin de leurs foyers.

 

 Soldats en goguette dans la casbah.


                                  Belmondo (Nu,1935).       



 Sex in the City: Algiers,1943 (Ou le repos du Guerrier )

"I had become friendly with an RAPC corporal before I went overseas, and had introduced him and his wife to my own wife, Minna. She invited them to 'Clear View', our Warlingham hilltop home. All went well until, as Minna wrote: 'He entered upon an indignant accusation against the indiscriminate issue of prophylactics to soldiers and sailors brought to his notice by a letter in a Catholic paper... from an equally indignant soldier serving abroad. My visitor's wife heartily concurred. He called it an insufferable interference in a man's private life, encouraging promiscuity, turning men into animals etc. Let them dare to treat him that way - he would show everybody. Of course, the Catholic Church was dragged into it over and over again - and I just wanted to tell him that I thought him an intolerable, self-righteous little blighter, particularly with his wife sitting there voicing her approval, big with child.

They both refused to believe that enforced separation made any difference to the physical well-being of men and women. Apparently religion of the right brand - their brand - sees to all that. By heaven I could have told them a thing or two but managed to refrain. I do not wish to discuss my private life with anyone but you.' It is only fair to add that their attitudes changed after the war? and that we all became the best of friends ? but at the time I shared Minna’s feelings.

'Poor chap,' I wrote, 'I can just imagine him sitting there, his fists pounding the table, his eyes gleaming. If I could write freely [all my letters were censored] I could advance a hundred practical arguments against his ?spiritual? ones. He should live here for just one day. In any case, his facts are wrong. For "indiscriminate" substitute "on demand".'

Military censorship apart, I could not bring myself to write about the Allied soldiers, sailors and airmen waiting outside a brothel only a few hundred yards from our office; the grunting and gasping coming from Army trucks parked in side-streets (with a pimp standing nearby); or the corrupt shoe-shine children ('You want jig-a-jig, Johnny? My sister very pretty, very clean, very cheap... twenty cigarettes!'). Nor did I quote the little couplet circulating as the battle for Tunisia reached new heights:

'Pox does more than Rommel can
To bugger Monty's battle-plan.'

We believed (without knowing any figures) that VD casualties were far from negligible, though jaundice was another common and crippling illness. An order had appeared affecting all those who chose to use brothels or obliging locals. As I recall it, it demanded that after intercourse a visit to a prophylactic station was obligatory and a certificate would be issued. Any man contracting VD who could not show a certificate would, possibly, face a similar charge as for a self-inflicted wound. Later on in the war my unit in Italy had its own 'prophylactic station' in the First Aid Room where the procedure was called 'a wash and brush-up'.

Place thousands of young men, womanless, in a strange country and home-nurtured moral attitudes usually succumb to hormonal activity. I heard that French soldiers in battle areas had access to medically supervised mobile brothels, but could never confirm this. As in my earlier article, Race Relations in Algiers, it is imperative to put in context the situation of we young Britons in 1942-45. To do so I have to use words and phrases which are now politically unacceptable.

In pre-war Britain access to condoms was difficult. Few of us dared to ask for them at a chemist's shop, where the assistant might be a woman. My hairdresser would ask 'Is there anything you need for the week-end, sir?' As for condoms in slot machines... inconceivable (sic). The contraceptive pill - like political correctness - had yet to be invented, and girls who produced ?bastards? were often ostracised. Abortion? Illegal, but it might be had - expensively - in some back-street room with a dodgy doctor or, more cheaply, from a woman with a knitting needle. Some families contrived to get the delinquent girl certified and sent to what we called a lunatic asylum. Years later Minna and I became visitors to such a place (by then described as a ?mental hospital?) and discovered just such a case.

For most lads and girls sex was never simple - it was hedged about with fear, religious prohibitions, disgrace and terror of venereal disease. So 'nice girls didn't' until they grasped their marriage certificates. Divorce was frowned upon, and was difficult and expensive. There were prostitutes on our city streets, but they were liable to arrest and many were infected with V.D. Alexander Fleming had discovered penicillin but in the mid-1930s it had hardly developed. I may invite ridicule when I suggest that in 1942 the majority of young unmarried soldiers were still virgin. Now, suddenly, sex was on tap for a modest sum in francs, and the prophylactic stations - rightly or wrongly - lulled the fear of disease. Algiers was, for many, an Aladdin's cave of once-forbidden delights.

An NCO I knew made no secret of his brothel-visits and it was he who proposed a communal visit to 'The Sphinx' where 'the girls would give us "an exhibition" which will make your toes curl.' We looked at each other, all tempted by something unimaginable in the Britain we knew. 'The madam won't fix it for less than a dozen of us, but I've already got six R.E.s who want to come. So how about it?' I had always despised what is now called peer pressure, but this time I went with the stream, propelled also by intense curiosity.

'The Sphinx', situated in a side-street, was vaguely Moorish in character. There was a large salon furnished with divans and a scatter of chairs. On right and left stairs led up to a balcony, at the rear of which were half-a-dozen doors. A few girls were on the balcony - some naked, some wearing short chemises. I had expected the 'madam' to be a tough old crone. She was young and pretty. After collecting her fees she clapped her hands, and half a dozen girls descended the stairs in a hip-swinging, provocative manner. Four, at least, were European, the others doubtful - brown-skinned, dark-eyed. All were naked.

I leave the scene which followed to the imagination. Enough to say that whatever could be done by them (with the aid of 'appliances') as a duet, trio or sextet was done - largely obscene or grotesque but occasionally unintentionally comic. After about fifteen minutes ?madam' suggested that we might like to take on one or more of the girls and give 'a real 'exhibition'. There were no takers.

Little was said as we returned. I discovered something about myself: it is possible to be excited and disgusted at one and the same time, and there can be a delight in disgust. Later, when recalling the scene, I found that disgust prevailed. One of the others was a timid little fellow who seemed even more timid after this experience. He began shouting in his sleep and exhibiting other nervous symptoms. Matters grew worse; and he was removed to hospital for observation. In a month or two he was in what we called the 'bomb-happy' ward and was sent home as a psychiatric case.

Another of us, a bright and intelligent man, was invited to a party close by AFHQ (the Hotel St. George). There were lots of American servicewomen, the food good and the drinks plentiful. He enjoyed himself hugely. I knew him as a quiet young man who never used foul language. He was even more quiet when he returned, and not until a day or two later did he confide what had happened. 'I danced several times with this American girl and then we went out into the gardens. She was good-looking and I wanted to kiss her, you know, have a bit of a cuddle. So I did. She looked at me in a funny way and I thought she was angry. Then she said, "Have ya gotta rubber?" I didn't know what to say, where to look, mumbled something. Then she just laughed and walked away.'

Apart from brothels, there were hôtels where a tip, a nod and a wink to the barman would elicit the number of a certain room where satisfaction awaited the client. Of a different class was the Hôtel Aletti, down by the sea front. This elegant establishment - reserved for officers of field rank (majors and above) - was reputed to provide ladies of equal elegance. It was further reported that some of these ladies, if reasonably thrifty, would be able to buy hotels of their own after the war.

There was another curious aspect to the sexual scene in Algiers. At a certain hour a cluster of respectable-appearing civilians would be waiting outside our local brothel. Some were wheeling perambulators. When the girls appeared they embraced their men and kissed their babies. All walked away together. Occasionally, on a Sunday, I had seen some of these girls emerging from the cathedral, clasping their prayer books, their heads covered with lace mantillas.

I had been brought up in the Catholic faith and knew the serious sins (known as 'mortal') which, unless repented and confessed, merited damnation and a permanent residence in Hell. This knowledge had been impressed upon me by constant reiteration, and further impressed upon my palms and posterior with a cane. Fornication was one such sin, and missing Sunday Mass another. Taking Holy Communion while in a state of 'mortal' sin aggravated the offence. Problem. How could the girls - after servicing the Allies all week - go to confession on Saturday, participate in the Mass on Sunday and resume fornication on Monday? Perhaps my one-time War Office Catholic friend knew the answer. I did not. After the war Minna and I saw a French film, ?Le Corbeau?, (made, oddly enough, in 1943). There was one scene which particularly amused us. One character, an atheist anti-clerical, was spotted emerging from Sunday Mass and was challenged by a friend. 'Well,' said he with a grin, 'I don't expect my house to burn down, but I take out fire insurance.' So how do I describe myself in 2004? Like Graham Greene, I am 'a sort of Catholic.'

Many of the soldiers I knew never frequented brothels but yearned for congenial - not necessarily sexual - feminine company among respectable French girls. I saw them sauntering along the Rue Michelet, impeccably turned out - trousers with knife-edge creases, gaiters blanco-ed, cap-badges gleaming. I had also seen Italian prisoners-of-war employed on various menial jobs. Their P.O.W. status was shown by a circle of contrasting colour sewn upon the backs of their often dilapidated uniforms. They were young, often darkly handsome with black curling hair, moving with animal grace and arrogant confidence. 'I can't bloody understand it,' said a soldier to me, 'The girls go with those scruffy Eyeties with the backsides hanging out of their trousers.' And so it often was... Latins attracted by Latins perhaps.

I suspect that most of we soldiers remained relatively chaste, with an occasional lapse. 'I have been faithful to you, Cynara, after my fashion' was the favourite quote of a sergeant I knew. Me? Once, in a barman-friendly hotel. A brief encounter. All went normally until the air-raid siren sounded. A classic case of coitus interruptus. Alcohol was the popular relief and with local wine at the equivalent of 5p the litre, the night-time streets of Algiers stank of urine. The Military Police cruised around in jeeps and trucks breaking up brawls and collecting supine bodies.

Other remedies? Masturbation, naturally - but in all my five years of service I heard of only one court-martial for sodomy. I might have got relief in my love-letters to Minna, but they could be read by the Army censor. Impossible. To write such a letter would be like learning to dance with two left feet.

Today there is a torrent of pictures and reports from Iraq, but I have yet to discover anything which examines this side of a soldier?s life. Are today?s young men so different from those I knew? Is censorship still a problem? Is this too sensitive a subject to be tolerated by those ?at home?? Or do today?s soldiers relieve their frustration and loneliness on their mobile telephones?"

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25 septembre 2007 2 25 /09 /septembre /2007 11:01





         Le long du littoral sud d'Israel, le promeneur peut parfois passer à côté d'un arbre monumental , le "Ficus Sycomorus" et s'abriter du soleil ardent à l'ombre généreuse de son feuillage vert sombre . En été, le sol est parsemé de baies roses , molles comme de très petites figues qui s'écrasent facilement sous les pas et font la joie des oiseaux.
La nuit par contre, bien cachées des rayons du soleil dans les cavités du tronc ou dans les ramures, les chauves-souris s'ébattent au clair de lune et s'enivrent de cette pulpe sucrée.
Mais il n'est pas nécessaire d'aller si loin : restons en ville .




Habituez vous d'abord à cette semi-obscurité du cliché dûe à la végétation généreuse.
 Cet arbre est plus tordu que le tronc de l'Olivier : ses branches très noueuses  n'ont pas de direction bien précises, les racines, elles, continuent à fleur de terre leur travail de sape. Et ceux que nous cotoyons aujourd'hui sont au moins tri-centenaires. Lorsque au centre de Tel-Aviv fut construit le Musée d'Art Moderne, les architectes bâtirent un patio autour de ces rares arbres vénérables et permirent à leurs branches de progresser vers le soleil entre des poutres de béton décoratives .





L'un d'eux est si âgé que, dans son tronc, s'est formée une grande niche fermée maintenant par une petite porte en ogive et qui me rappelle inévitablement le Conte d'Andersen de notre enfance enchantée: "Le Briquet". Alors moi aussi je bats mon briquet, une fois, deux fois et voici sous vos yeux le récit fabuleux que j'adorai lire , surtout le soir au lit pour meubler mes rêves ...N'hésitez pas à retomber en enfance !

http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Briquet_(Andersen-Soldi)


Idéalement placé pour laisser vagabonder les pensées du promeneur, m'invite à m'asseoir, un banc providentiel sous la ramure touffue du "Shikma"*.
En me laissant guider par le sentier, j'ai rencontré un jardinier et son aide occupés à installer des bancs nouveaux. Et il me demanda mon avis quant à leurs places la plus favorable :à l'ombre ? mais au risque d'être souillés par les baies trop mûres et les Chauves-souris !
Au soleil ? mais les rayons brûlent une grande partie de l'année! Dans un coin reculé ? mais cela appelle les mauvais garcons, les drogués et les clochards! Je voulus lui répondre que peu importe pour les amoureux (qui se fichent pas mal du regard oblique..) l'emplacement des bancs publiques. Alors je l'ai laissé à ses hésitations. Je suis sûr qu'à l'heure qu'il est , il les changent encore de place !





La petite porte  mystérieuse, toute noire , que l'on distingue à peine sur le tronc cache-t-elle un gnome ? il parait qu'ils se nourissent aussi de baies !.
Dans la zone sableuse proche d'Ashkelon là où fut construite l'usine où j'ai fait mes premiers courts-circuits (!), les architectes avisés ont conservé pieusement quelques arbres qui ont dû voir passer des générations de caravanes . Lorsque à la pause, nous nomadisions nous aussi dans le parc en passant  à l'ombre de ces géants, j'étonnais toujours mes camarades en cueillant et dégustant ces fruits divins dont ils ignoraient l'existence  pourtant providentielle pour les Anciens.
Et voici les fruits dans leurs différentes périodes de croissance :





Cette photo ci-dessus est extraite du site du Jardin Botannique de Jérusalem.
Remarquez que les figues  poussent sur le tronc, et non pas sur les branches!! Déjà dans les temps anciens l'habitant avait coûtume d'inciser le fruit pour en augmenter considérablement  (après trois jours seulement) son taux de sucre et le rendre comestible et facile à digérer.
IDans le Talmud de Babylone, il est écrit :" Il existe trois sortes de Vierges:
La femme vierge, la terre vierge.et le Sycomore."
Mais si vous voulez vraiment en savoir plus sur cet abre, un site très savant s'offre au lecteur curieux :

http://www.tela-botanica.org/page:figuier_sycomore

En fait ce long texte est à lire en entier si l'on veut découvrir le mystère de sa vie, ses origines, sa biologie, son rôle historique, ses zones géographiques, sa culture et l'apport de la main de l'homme pour améliorer sa maturation sucrée.
Et aussi comment nous est parvenu ce nom de Sycomore :
des versions diverses accompagnent l'Histoire Ancienne,
Biblique,Grecque,et Egyptienne:
*"Pour Michael Zohary, "sycomore" est la seule traduction correcte de l'hébreu "shiqmim" ou "shiqmoth", mot qui apparaît sept fois dans la Bible et toujours au pluriel".

Au Jardin d'Essai d'Alger, il existe certes une splendide Allée des "Ficus-Macroppylla" mais qui n'ont rien de commun sinon le nom vulgaire avec le "Ficus-Sycomorus".
Vous pouvez aller saluer ces nobles vieillards sur le site "Mare Nostrum" de Marguerite . Pour leur botanique :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Figuier_de_la_baie_de_Moreton

Le Sycomore d'Europe a été souvent un symbole romantique dans la littérature, comme dans ce poeme de Leconte de l'Isle:

Sous l'épais Sycomore

Sous l'épais sycomore, ô vierge, où tu sommeilles,
Dans le jardin fleuri, tiède et silencieux,
Pour goûter la saveur de tes lèvres vermeilles
Un papillon d'azur vers toi descend des cieux.

C'est l'heure où le soleil blanchit les vastes cieux
Et fend l'écorce d'or des grenades vermeilles.
Le divin vagabond de l'air silencieux
Se pose sur ta bouche, ô vierge, et tu sommeilles !

Aussi doux que la soie où, rose, tu sommeilles,
Il t'effleure de son baiser silencieux.
Crains le bleu papillon, l'amant des fleurs vermeilles,
Qui boit toute leur âme et s'en retourne aux cieux.

Tu souris ! Un beau rêve est descendu des cieux,
Qui, dans le bercement de ses ailes vermeilles,
Éveillant le désir encor silencieux,
Te fait un paradis de l'ombre où tu sommeilles.

Le papillon Amour, tandis que tu sommeilles,
Tout brûlant de l'ardeur du jour silencieux,
Va t'éblouir, hélas ! de visions vermeilles
Qui s'évanouiront dans le désert des cieux.

Ëveille, éveille-toi ! L'ardent éclat des cieux
Flétrirait moins ta joue aux nuances vermeilles
Que le désir ton coeur chaste et silencieux
Sous l'épais sycomore, ô vierge, où tu sommeilles .

Ajoutons que suivant la Bible,la feuille de Sycomore fut le premier cache-sexe d'Adam et Eve......

Revenons aux temps modernes.
Au Théatre Habima sera toujours associé le nom de la grande actrice Hanna Robina dans son role du "Dibouk",créé à Moscou en 1917.


Le Théatre dans les années 60.

http://en.wikipedia.org/wiki/Hanna_Rovina

Mais aussi voir l'adaptation moderne de Maurice Béjart :
http://www.bejart.ch/fr/argus/dibouk.php

C'est donc dans ce petit jardin que j'ai choisi de me promener avec mon modeste 24X36 pour une fois m'y arreter et photographier aussi les grands travaux  de l'ensemble de ce complexe artistique voisin,qui va etre reconstruit . 
Ci-dessous,la facade du théatre telle qu'elle existait encore il y a quelques mois !
(Photo de la Municipalité)

The image ?http://www.telavivcity.com/BusinessPic/Business1277Pic150.JPG? cannot be displayed, because it contains errors.


 
Il y a peu d'années,à la période des attentats en ville, la facade vitrée était masquée par un haut mur de sacs de sable on se serait cru à Londres au temps du Blitz.
Et cette semaine,le batiment est en voie de dispartion sous les coups des marteaux-piqueurs,mais comme un sphinx il renaitra de ses ruines,avec des installations ultra-modernes adaptées aux exigences acoustiques et logistiques.
Là où s'étalait l'esplanade,un immense trou béant y a fait place.Un parking à étages pour mille voitures fera la joie des riverains et  permettra un stationnement aisé aux amateurs d'Art Dramatique venus de loin.
Mais les passants échaudés par les guerres successives ne croient pas à la pancarte et prétendent (à tort) qu'en fait ce sera un énorme bunker...
Voici le théatre,tel un vaisseau géant :





Les palissades sont garnies d'affiches. On y voit les soldats Israéliens revenant des combats de Juillet 2006. Un retour à la réalité d'un autre drame :plus d'un an passé sans absolument aucune nouvelle des trois soldats enlevés par le Hizbola .





Enfin un graffiti optimiste: "Marchons ensemble,Vivons ensemble"




Pour revenir au début de notre promenade, je pourrai chantonner

Nous-n'irons-plus-au- bois,
Les arbres-sont-coupés,
Les bâtisseurs-que-voilà
Les ont-tous-déracinés....

Ces arbres vaincus par le béton, Arik Sinai les glorifient mélancoliquement dans sa version célèbre  :  "Le Jardin des Sycomores" dont j'ai traduit librement les paroles , sous l'image de Youtube .




------
 

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Le Jardin de Sycomores .

Jadis Jadis se dressaient ici des Sycomores
Et tout autour un paysage de sable d'or,
La ville Tel-Aviv de ces  jours d'alors
N'était que quelques maisons au bord de mer
Et quelquefois les hommes s'asseyaient
A l'ombre de ces arbres verts,
Au côte à côte avec les filles qui riaient.

Oui, c'est lui, oui c'est lui,
Le jardin des Sycomores
Comme il y en avait alors
Dans le temps qui s'enfuit.

Tel-Aviv s'agrandit de nouveaux quartiers
Et  comme dans tout projet bien ordonné,
Furent ouvertes des rues qui oublièrent les Sycomores
Et couvrirent de poussière blanche leurs feuillages morts.

Tout fut construit en l'espace d'une génération ,
Des magasins et de hautes constructions,
Et seulement si nous jetons un regard en arrière
Nous nous souviendrons des Sycomores verts.

Oui, c'est lui, oui c'est lui,
Le jardin des Sycomores
Comme il y en avait alors
Dans le temps qui s'enfuit.

Aujourd'hui les Sycomores ont presque tous disparu ,
Seul un écriteau nous rappelle qu'il en fut,
Quelques oiseaux qui pépient dans la charmille,
Et un banc installé au coeur de la ville
Attirent quand le soleil descend
Et que montent au ciel les étoiles d'argent,
Un clochard , un promeneur solitaire,
Ou un couple de jeunes, amoureux pour la vie entière.

Oui, c'est lui, oui c'est lui,
Le jardin des Sycomores
Comme il y en avait alors
Dans le temps qui s'enfuit.





                                                          F I N
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22 septembre 2007 6 22 /09 /septembre /2007 20:29
    






            Bien-sûr, ce croquis merveilleux est de Charles Brouty, l'amoureux de notre ville d'Alger et qui a célébré, par ses dessins inoubliables, la Casbah.

 Mais ne cherchez pas, sur les catalogues, ce dessin : vous ne le trouverez qu'en noir et blanc, tel que Brouty l'a dessiné à l'origine ! Et moi, que cet artiste me  pardonne mon audace,  j'ai osé coloré son tableau, pour rendre hommage à ce paysage
grouillant de vie, avec des crayons de couleurs, comme à l'école!!  Et j'en ai d'autres dans mon cartable.......



  Comme par exemple la Rue Kléber ci-dessous !
Certes, elle n'est pas large comme l'Avenue à Paris, mais elle recèle bien des secrets, des odeurs de fruits et de musc et des silhouettes inquiétantes au coeur de ce quartier maintenant en péril.




      Vous vous souvenez des photos de soldats Américains ? En voici une, ci-dessous, d'une autre source, mais du même quartier.
     Remarquez l'inscription à l'encre à côté du petit minaret, rajoutée sur le cliché : " Cat Home".. Un souvenir aimable ?.....
      La suite viendra quand j'aurai retrouvé mon taille-crayon......




 Je me permets de vous aiguiller sur le site  d'Alger-Roi ci-dessous :un article remarquable du critique Louis-Eugène Angeli sur Charles Brouty qui connaissait  cette Casbah et ses habitants, comme si il y était né.

http://www.alger-roi.fr/Alger/portraits/
pages_liees/20_brouty.htm


   Sur la photo suivante prise par Melvin Shaffer dans la Casbah, nous sommes loin des rêves des Mille et une Nuits....
     C'est pourtant ce qu'offrait cette Dame au photographe.



     Aucun rapport non plus avec les fantaisies Orientalistes, comme celles du peintre quasiment érotique Rochegrosse dans "L'esclave et le Lion".
      Ce peintre vécut une partie de sa vie en Algerie et habita à El-Biar .


http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges-Antoine_Rochegrosse



     Une illustration musicale ? "Les Escales" de Jacques Ibert, celle spécialement nommée "Nefta", vous la connaissez pour l'avoir entendue chaque jour à l'ouverture de Radio-Alger. Alors écoutons plus tôt la chanson  réaliste et plus explicite de Marie Dubas. ( Et interpretée plus tard par Edith Piaf ):
     Marie Dubas  enregistra la première cette chanson à succés , "Mon Légionnaire" en 1931. Une chanson bien de l'ère coloniale qui sent aussi le sable chaud.....
     Cette triste histoire d'Amour millitaire illustrera ces photos de soldats en permission.


http://www.chanson.udenap.org/enregistrements/
dubas_marie_mon_legionnaire_1936.mp3




                                                                F I N

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26 août 2007 7 26 /08 /août /2007 14:18





        ...  Et une Algéroise à sa fenêtre.

       En 1943, j'avais cinq ans, des boucles blondes et je me mettais presque à pleurer quand on me faisait un compliment de par ma timidité maladive !

      Quand maman allait me faire respirer l'air pur sur la "hauteur" du Monument aux Morts, les soldats Anglais et Américains en goguette se prenaient en photo, avec en fond  la splendide vue d'Alger et de sa baie.
Et moi, souvent  je jouais  en me heurtant à ces géants qui avaient toujours dans leurs poches des pastilles sucrées couleurs d'arc en ciel qu'ils m'offraient en pensant certainement à leurs propres enfants.
     Alors,  j'ai toujours en mémoire ces journées ensoleillées et je me revois même avec précision assis sur les genoux d'un soldat , fasciné par l'insigne doré en forme de pièce d'artillerie, épinglé sur son calot .
    Ces jours-ci, par un heureux hasard, je suis tombé en arrêt sur le site de Melvin Schaffer un citoyen américain mobilisé, qui fut envoyé  en Algérie à cette époque de la Deuxième Guerre Mondiale et qui, avant de partir à l'armée, s'était muni d'un bon appareil photographique, condition sine qua non pour rapporter de beaux souvenirs. Mais ces photos talentueuses ont été prises avec beaucoup de sensibilité qui ne s'achète pas. Pour un ex-algérois, ces vues d'une époque révolue matérialisent beaucoup de souvenirs qui allaient en s'évaporant.  La construction de son site est remarquable avec index et sous-titres en anglais facile.Je me permets de choisir en prologue la photo ci-dessous parce qu'elle a été prise justement de l'aire de mes jeux, l'esplanade du Monument de Landdowski.
      Regardez bien le port en guerre et ses navires attendant dans la baie :




      Comme la chance sourit parfois plus d'une fois, (encore faut-il l'aider un peu), j'avais reçu d'une amie internaute, Francoise Leroy-Vandevelle, un trésor dont je ne saurai jamais assez la remercier. Lors d'une correspondance en évoquant Alger, et en lui racontant que, comme tous les enfants, j'adorais gribouiller et dessiner la guerre telle que je l'entendais en ajoutant à l'image, de mes joues gonflées, le bruitage des avions et le tir des canons bofors,
Francoise s'est rappellée que sa grand-mère ( Alice-Julienne Verdy) , à cette époque avait fait des croquis du port d'Alger vu de sa fenêtre. Hélas, elle ajouta que ces dessins étaient introuvables et craignait le pire pour eux...
       Après quelques mois, elle finit par les retrouver pour sa plus grande joie et la nôtre. En voici un, couché sur du mauvais papier (il était si rare à cette époque ), mais qui n'en est que plus précieux....La baie, les navires de guerre, le phare tripode du port, tout y est !  Moi, j'en suis tout ému.



    L'Armada attend, dans la baie, de délivrer son matériel et ses munitions. Hélas en 1943, lors du grutage, des mines tombèrent sur le quai et ce fut
l'énorme explosion de la cargaison, qui souffla toutes les vitres du Hamma et plus encore.



    Des Chalutiers Lamparos à l'abri de la jetée.



    Le bâtiment des Douanes :



      Un des 2751 "Liberty-Ship " construits entre 1941-45.
L'ingénierie remarquable de leurs constructions permit le remplacement rapide des navires de transports coulés, torpillés ou bombardés dans l'Atlantique. Vous souvenez-vous du film avec Humphrey Bogart "Action in the North Atlantic " ?.
    Les marins des bateaux atteints, périssaient dans la mer à cause du mazout absorbé que vomissait le ventre du bateau en perdition.



   Au centre, un gros transport de troupes à 3 cheminées :



    Toute la baie d'Alger :les remorqueurs et vue sur le Hamma.







 Un destroyer :



      Un autre transport de troupe à deux cheminées :






      A droite, un Porte-Avions avec son poste de commande au centre du navire :




    Et voici l'image qui fait battre mon coeur :  les mères assises sur le banc de pierre et les enfants qui jouent à des jeux de leur invention, faute de mieux ! Et le soldat qui pose face à la plus belle perspective du monde (du moins à mon avis  !).
Je suis sûr qu'en regardant cette image beaucoup se sentiront de nouveau fillette ou garçonnet, en remontant le passé.
      La photo a été prise en fin d'après-midi: l'ombre du soldat s'allonge et nous donne la direction de l'ouest, perpendiculaire à la perspective.




 Maintenant, grâce à Melvin Shaffer et son appareil, vous allez pouvoir vous promener dans l'Alger de nos parents et de notre enfance. L'Index est très utile pour voir  tous les quartiers que vous reconnaitrez non sans émotion : le centre, les hauteurs de la ville, la casbah, avec ses habitants et ses transports, et même l'intérieur d'un appartement de la rue d'Isly où Melvin fut sans
doute accueilli comme alors s'offrirent de le faire beaucoup de familles algéroises. (Son voyage ne s'arrêta pas là, car il suivit les troupes en Italie et en Allemagne )

http://digitallibrary.smu.edu/cul/gir/ww2/mcsc/nafrica.html

 
    Avec eux les soldats apportèrent outre le chewing-gum "Wrigley" et autres douceurs, la culture du Jazz dont à l'époque Glenn Miller  était un des célèbres représentants.
  ( Notez sa fin ... en service commandé !)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Glenn_Miller

    Ecoutons le dans le classique "In the Mood". Mais avant ouvrez bien votre audio et vos fenêtres pour que les amoureux du Jazz en profitent ! A la fin de l'écoute, cliquez sur le X rouge pour terminer mais rester sur le Blog !
     Merci à l'auteur de ce site pour ce bel enregistrement :

http://www.youtube.com/watch?v=ZJE-onnw2gM

     Impossible de nous quitter sans écouter le fameux "J'ai deux Amours" de Joséphine Baker qui prêta son talent à l'effort de guerre et passa à Alger. Alger Capitale de la France en guerre: nos yeux étaient tournés vers Paris proche de sa libération. Et nos coeurs angoissés battaient pour les nôtres au front contre l'ennemi commun, mais aussi attendions avec angoisse des nouvelles de nos familles de France qui presque toutes furent livrées aux nazis et périrent dans les fours crématoires.
Mais pour terminer, une pensée reconnaissante pour ces Forces Alliées qui nous delivrèrent du joug Hitlérien: sans ce débarquement du 8 Nov 1942 je ne serai pas là aujourd'hui pour évoquer ces jours, car à Alger, le Gouvernement Vichyste avait déjà dressé les listes des étoiles jaunes.

http://www.chanson.udenap.org/enregistrements/
baker_josephine_j_ai_deux_amours_1931.mp3

   
                                                       F I N
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25 août 2007 6 25 /08 /août /2007 09:20
     


      


         Ausone de Chancel fut un haut fonctionnaire en Algérie tout au début de la Conquete, qui est surtout connu ...pour ses citations,comme :

 "On entre,on crie- Et c'est la vie ! - On baille, on sort - Et c'est la mort ! "

 " Si beaucoup te craignent,méfie-toi d'eux !"

Peu de renseignements sur sa vie ,si ce n'est que ce fut un écrivain-fonctionnaire aux idées préconçues et définitivement racistes :


Bibliographie par Wikipedia :

  • Poésie, Mark, 1840
  • Le Sahara Algérien, en collaboration avec le Général Daumas
  • Cham et Japhet, ou De l'émigration des nègres chez les blancs considérée comme moyen providentiel de régénérer la race nègre et de civiliser l'Afrique intérieure. Publié en 1859, Typographie Hennuyer, Rue du Boulevard, 7 Batignolles
La thèse de ce livre, ouvertement raciste, est que l'esclavage est un moyen voulu par Dieu pour éduquer l'homme noir par le biais d'une période de servitude auprès de l'homme blanc. Un ensemble d'arguments religieux, de civilisation, et économiques tentent de montrer les bénéfices que peut apporter l'esclavage :
  1. arguments religieux : la servitude des noirs a été voulu par dieu et l'évangélisation des esclaves répandra le christianisme ;
  2. arguments de civilisation : l'homme blanc doit propager ses valeurs (travail, hiérarchie, prospérité) ; l'esclavage évite les massacres et les atrocités inutiles en Afrique : les prisonniers sont vendus et non plus tués ;
  3. arguments économiques : il est très avantageux d'utiliser des esclaves, moins chers que les ouvriers blancs ; une retenue de salaire permettra de créer des tontines qui bénéficieront aux esclaves ensuite ; enfin, les noirs sont plus aptes que les autres aux travaux manuels.


Ainsi il pensait en employant les noirs  comme esclaves auprès des blancs, les sauver de leur négritude !! Comme il l'écrit dans son livre en 1859 :"Cham et Japhet"
La lecture de ces pages est édifiante et fait frémir quand on pense aux dégats que fit cet homme par son comportement  déjà en 1859,et aux rapports sur l'Algérie qu'il a du envoyer alors à Paris.

http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre7193.html


Alexandre Dumas parle dans un de ses récits d'Ausone de Chancel,son compagnon de voyage à qui arriva une aventure facheuse et dont il s'en sortit au prix d'un dédommagement....  d'un douro :

http://www.dumaspere.com/pages/biblio/chapitre.php?lid=v7&cid=25


Dans le premier numéro d'Octobre de 1856 de la Revue Africaine,Ausone de Chancel se fait protecteur des antiquités :

MOUZAIAVILLE:

M. Ausone de Chancel, sous-préfet de Blida et notre correspondant dans cette partie de la province, témoigne un zèle très remarquable pour les antiquités locales. On lui doit la conservation de plusieurs objets précieux trouvés à Mouzaïaville, notamment la statue de Bacchus, exhumée à peu près intacte et qui est aujourd'hui un des principaux ornements de notre Musée.

Tout récemment, on a découvert, dans cette localité, une inscription qui paraît trancher une question importante de géographie comparée. M. de Chancel l'a aussitôt recueillie pour l'adresser au Musée de notre ville.

Elle est gavée sur une tablette de marbre, haute de 75 cent. et large de 50 cent. Le haut de cette tablette a été brisé; mais, d'après ce qui reste de l'inscription, on peut conjecturer que la lacune n'est pas considérable. Par malheur, elle porta précisément sur le nom du personnage auquel elle est dédiée.

Voici ce qui subsiste encore, d'après un estampage pris par M. Berbrugger:

tablette

Il n'y a d'entières dans la première ligne que les lettres .. ... ...IS EXI. ... ..., mais les amorces des autres caractères suffisent, avec le sens, pour suppléer ce qui manque.

Nous proposons cette traduction, sauf à prouver ensuite la partie qui peut être contestable:

"........ Donatus, éprouvé par plusieurs exils et reconnu pour un digne défenseur de la foi catholique, a rempli les fonctions épiscopales pendant dix-huit ans, deux mois et douze jours. Il a été tué dans la guerre des Maures et inhumé le 6 des ides de mai de l'année provinciale 456."

On a vu, dans un article précédent (l'Ere mauritanienne), que les dates provinciales de la Mauritanie ont pour point de départ la mort de Ptolémée, arrivée en 40 de J.-C. Le 6 des ides de mai 456 de notre inscription répond donc au 10 mai 496. Il y avait alors deux ans que Guntamund, roi vandale de l'Afrique, avait rendu aux catholiques leurs églises et leurs évêques. Il est vrai que, dans cette même année 496, où mourut le Donatus de notre inscription, Trasimund, successeur de Guntamund, voulut les supprimer de nouveau, mais le concile de la Byzacène s'y opposa.

On savait que tout le règne de Guntamund et celui de son successeur avaient été agités par les attaques des peuplades indigènes mais on ne citait parmi les révoltés que les Maures de la Tripolitaine; il parait, par notre inscription, que la Mauritanie Césarienne fournit aussi son contingent à la rébellion.

Pour décider si nous avons eu raison d'appeler Donatus l'évêque dont le nom manque sur notre document épigraphique, provenant des ruines d'El-Hadjeb, auprès de Mouzaïaville, il faut d'abord établir à quel établissement romain ces ruines peuvent correspondre. Nous croyons que c'est à Tanaramusa Castra, par plusieurs motifs dont, pour le moment, nous ne citerons qu'un seul(2).

Il est à remarquer que, de toutes les stations indiquées dans les anciens itinéraires entre Sufasar (Amoura) et Rusuccuru (Dellis), Tanaramusa est la seule qui soit un évêché. Or, précisément, nous trouvons dans les ruines d'El-Hadjeb, qui sont sur cette ligne, à la distance convenable et qui nous identifions à Tanaramusa, l'épitaphe d'un évêque qui certainement a été inhumé dans l'endroit même où il siégeait. Car autrement on aurait eu soin, après la formule implevit in episcopatu, d'indiquer le lieu où il avait exercé.

Marchant de déduction en déduction, nous arrivons à expliquer pourquoi nous avons appelé Donatus, dans notre traduction, cet évêque de Tanaramusa dont le nom manque sur son épitaphe; par suite de la brisure signalée plus haut.

Cet évêque, éprouvé par beaucoup d'exils, est mort en 496 de J.-C. après avoir exercé pendant 18 ans. Il était donc déjà revêtu de la dignité épiscopale en 482 et a pu, deux ans après, souffrir sa part des persécutions d'Huneric contre les prélats catholiques. Et, en effet, nous trouvons qu'à cette époque, un Donatus, évêque de Tanaramusa fut exilé par ce roi arien. (V. Morcelli, Africa christiana, T.I. p.311. )

Nous apprenons, par le même correspondant, qu'on a trouvé tout récemment dans les ruines de Tanaramusa une grande pierre ornée d'un bas-relief d'une nature très obscène. Nous ne pouvons entrer ici dans des détails pour lesquels le langage ne nous fournit pas d'expressions assez voilées. Nous nous bornerons donc à dire que le sujet est un oiseau placé entre deux phallus. D'après la mauvaise réputation que les auteurs anciens ont faite au corbeau, il est permis de croire que l'artiste a voulu représenter un de ces animaux, quoique son talent n'ait pas servi très fidèlement ses intentions.



Mais meme lorsque il voulut décrire Alger dans un poeme,ce fut
comme une charge.En quelques coups de plume,il croque habilement cette ville  (quant à nous superbe) et en fait une caricature et s'il n'est pas très charitable dans sa description c'est parcequ'elle est teintée de l'idéologie de l'écrivain :

L'Algérienne


Figurez-vous Paris englouti dans la Seine
Et Montmartre debout, seul dominant la scène
La pleine mer sera vers le quartier latin
D'où viendront les vaisseaux dans le quartier d'Antin
Mouiller au bord du quai qui sera Saint-Lazare;
Passez au lait de chaux ce Montmartre bizarre,
En triangle étendant sa base dans, la mer
Et dont le sommet fuit sur le ciel outremer.
Enveloppez le tout d'une vapeur ignée,
Et vous aurez Alger, la ville calcinée,
Atone de plâtre blanc échelonnant le sol,
Sans un arbre dont l'ombre y fasse parasol;
Vrai fouillis de maisons, sans art, mais non sans grâces,
Entre elles faisant corps et toutes en terrasses
Si bien qu'on peut aller, aéronaute ?  pié,
L'un chez l'autre, le soir, fumer le latakié
Et puis, quand le sommeil a pris la ville entière,
Faire, ainsi que les chats, l'amour sur la gouttière.

(Première Algérienne, par M. A. de Chancel, 1844).
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3 août 2007 5 03 /08 /août /2007 14:51






     Tiens, ce mois-ci voilà 45 ans que j'ai acheté au guichet assiégé des  Messageries Maritimes un billet de pont , "Aller simple" !.
     En fait, ce fut un peu plus compliqué, mais pourquoi faire plaisir à mes ennemis en me tournant le couteau dans la plaie ? Ainsi pensais-je en me  laissant bercer dans mon autobus climatisé. Je me suis donc séparé de mon clavier pour une promenade qui 
m'emmène à Tel-Aviv. Une sorte d'aventure pour le provincial que je suis. Mais à l'arrêt du 63, j'ai quand même inséré ma carte magnétique dans la fente d'un téléphone public et décroché l'appareil pour demander à ma plus jeune fille, qui loue une chambre dans le quartier, si elle avait "besoin de quelque chose en ville". Elle m'a répondu gentillement qu'elle était fort occupée, je n'ai pas compris à quoi. Je suis entré dans le magasin de cycles attenant à l'arrêt d'autobus, et y ai acquis une pompe à air, avec manomètre pour la bicyclette de la grande cette fois, trop affairée toute la semaine. Un bel alibi pour cette escapade. Je  suis monté avec cet engin suspect comme un tuyau piégé, dans un bus, tout vert pour en faire oublier la fumée qui s'en échappe...
     C'était la meilleure heure creuse pour être assis dans le sens de la marche, à côté de la fenêtre*. Je reste gamin et observateur. Une jeune afro-américaine, comme on nomme ainsi les négresses maintenant, monta avec son bambin. Une  femme agée se leva, changeant de place pour laisser la banquette libre à la mère et à l'enfant qui attiraient les regards attendris des passagers. Elle était jolie malgré sa lèvre inférieure trop épaisse qui débordait de sa bouche quand elle souriait. Certainement une personne du Corps Diplomatique, elle parlait l'anglais avec son gamin habillé  comme un petit roi, et l'hébreu avec sa voisine d'en face. Moi j'étais heureux de les voir se sentir en sécurité. Dans les années 30, un juif n'avait déjà plus le droit de monter dans un véhicule public en Allemagne. Je ne pus m'empêcher d'y penser.

    En face de moi s'installa ce que je devinais tout de suite être une professeur. Elle en avait la taille des cheveux, l'habillement foncé strict, la chemisette blanche et immédiatement sortit de son fourre-tout des feuilles dacylographiées et un stylo à bille qui sans perdre de temps se mit à courir sur les pages, malgré les tressautements de l'autobus. Ses genoux frôlaient les miens à chaque cahot, et j'avais beau recroqueviller mes jambes je ne  pouvais empêcher ces rencontres incontrolables, et en attrapais une crampe !    Une collégienne mit fin à mon doux martyr en se levant précipitament pour descendre, sans débrancher les écouteurs qui devaient tonitruer dans ses oreilles. Une heure de trajet pour arriver au centre, que je passais à contempler tout et n'importe quoi, les filles-soldates qui descendaient à l'arrêt du Quartier-Général avec armes et bagages et d'autres perfidement éclatantes de beauté dans leurs uniformes ajustés, des éthiopiennes descendantes de la Reine de Saba , en compagnie de blondes slaves de la première génération en sandales tsahaliennes. L'autobus se faufilait dans les encombrements, presque à en érailler sa peinture entre les files de véhicules, une impression de parc à attractions pour se faire peur.
 Arrivé à Habima, le théâtre populaire, une surprise: le grand parking central va devenir sous-terrain ce qui va ajouter pendant quelques années une souffrance supplémentaire aux riverains.

Ce serait une excellente occasion pour déplacer ces trois grands disques soudés ensemble et penchés à 45 degrés en porte à faux vers le sol. Une horreur moderne peinte au minium qui enlaidit la perpective du théâtre lui tout en vitres.
Cette salle a été bâtie par souscription publique dont voici une quittance d'un demi-shekel .

    L'interdiction judaique de représenter des figures humaines, par crainte d'animisme et d'adoration des Dieux, ouvre la porte de l'enfer aux sculptures futuristes, mais sans avenir !
   Je longe le Boulevard Rotschild.  Il est réputé par ses constructions d'immeubles de style "Bauhaus", style que des architectes berlinois ont introduit en fuyant l'Allemagne nazie quand il en était encore temps. Les maisons sont remarquables par leurs longs balcons arrondis, leurs cages d'escalier éclairées par de grands vitrages, qui leur donnent une apparence de paquebot.



      Le ravalement de ces maisons classées, leur redonne leur beauté moderne primitive. Le boulevard à deux voies est bordé en son centre d'une double rangee de ficus immenses et centenaires avec une piste cyclable pour le bonheur des sportifs. Des joueurs de boules se sont même installés dans les allées, avec les enfants qui font du patin à roulettes.
        Moi,j'ai pris une petite rue parrallèle plus calme pour monter chez ma grande fille. A mon coup de sonnette de l'extérieur, personne ne me répondit. Ce qui devait m'être évident, puisqu' elle travaillait à sa société d'Internet. Je me crus malin, fit le tour de la maison côté garage, mais trouva la porte secondaire fermée. Alors avec un chat de gouttière (lui aussi en vadrouille ?) qui était assis sur les marches de l'escalier, j'attendis un locataire. Ce fut une petite vieille, toute ratatinée, si fragile et ténue, que j'évitais de trop m'en approcher en entrant avec elle. Je déposais cette pompe devant la porte du cinquième, en espérant qu'elle ne deviendrait pas un sujet d'inquiètude pour les voisins, et repris ma promenade en regagnant le Boulevard. En auto, j'y étais passé maintes fois, mais n'avais rien su voir. J'étais intrigué par ces silhouettes de fer à un balcon qui étaient éclairées de nuit par un projecteur qui mettait en relief l'architecture superbe avec ses pilliers moulés. Une plaque de cuivre qui était à demi-cachée par des plantes décoratives, m'expliqua que c'était la demeure de l'agronome de la Societe Philantropique Rotschild qui créa tous ces villages agricoles bien avant 1900.. Quel bel immeuble bas et proportionné avec son escalier d'honneur. Toutes ces maisons anciennes ou modernes ont fait de ce boulevard très bruyant un quartier d'affaires mêlé aux vieux locataires. De temps à autres, une plaque de marbre rappelle que là vécut un écrivain, un peintre ou une figure de la guerre des ombres du Mandat Britannique. Je n'hésite jamais à franchir le porche de ces maisons. Une ombre fraiche repose mes yeux brulés par le soleil. Alors je peux admirer les dessins des carreaux où je pose mes pieds avec respect. Des dalles colorées qui me rappellent Alger, aux dessins géométriques, souvent fendues, mais si belles qu'elles sont soigneusement préservées dans les travaux de sauvetage de ces maisons construites du temps où le ciment était parcimonieusement utilisé comme liant de briques de silicate. Tel-Aviv est bâtie sur le sable et vit le long des plages.
      Une plaisanterie illustre cette époque de construction frénétique de la ville par les nouveaux immigrants allemands qui se passaient les blocs avec des
" Herr Doctor, Bite Schon", "Danke  Schon" . Maintenant que le sel a rongé les facades et les balcons  plusieurs de ces immeubles vétustes sont complètement reconstruits en respectant la facade authentique et les lignes originales, y compris les volets en bois vernis.
    Soudain, au bas d'un mur, je vis, sur le trottoir attendant le ramassage journalier, une potiche en grès, et une reproduction moderne dans son cadre d'aluminium poli. La lithographie était très simple et pure: quelques lignes bleues ondulées sur le fond blanc, décorative, idéale pour orner un bureau. Comme elle aurait pu plaire à d'autres, et que je ne pouvais trop me charger, et seulement après avoir jeté un ultime coup d'oeil circulaire et interrogateur, je pris ce vase sous mon bras, qui après quelques mètres doubla son poids; et je n'avais pas de sac pour alléger ma peine.J'étais étranger au quartier, et donc peu de chance d'être reconnu, alors je fis ce que je n'avais jamais fait de ma vie, c'est à dire que je me mis à chercher dans les corbeilles disposées dans la rue, un sac en nylon...
     Je me transformais en clochard crochetant les immondices ..Je riais tout seul en y pensant...Mais ne trouvais rien de valable à part des épluchures, des croutes de pain, ou des couches de bébé (sans bébé)...Je pris alors mon courage à deux mains, sans faire tomber le vase, et entrant dans un magasin de vêtements quémandais..un sachet solide que je reçus avec le sourire du marchand que j'avais pourtant tiré de son sommeil....Alors ma promenade fut plus aisée.
    La longue rue Allenby, (le Général Anglais qui chassa les Turcs en 1914),conduit à la mer. Au 88 je ne pus m'empêcher de pénétrer dans un  étroit et court passage qui ne paye pas de mine. Pourtant il est célèbre dans le monde entier pour ses bouquins d'occasion. Je me souviens avoir lu dans le journal que la Reine d'Angleterre,( par correspondance !), y avait trouvé un livre qui lui manquait. A l'extérieur de l'échoppe, les livres qui ont trop souffert du temps et les viles collections de poche sont bradées. Mais un gros chat roux y trône et surveille la clientèle. Il s'est laissé caressé et m'a ainsi permis d'entrer. Ce magasin n'est pas recommandé aux ventripotants. Il faut se faufiler de côté entre les rayons tant la surface au sol est occupée par les étagères serrées qui montent jusqu'au plafond. Tout est rangé suivant  les sujets d'intérêt, mais la pagaie y est suffisante pour donner le plaisir au fouineur de la découverte de la pièce rare.Je  me retiens d'acheter quoique ce soit, car  depuis longtemps déjà  je n'ai plus de place libre chez moi !! Une fois ,j'y ai trouvé un petit manuel de pilotage imprimé en Angleterre durant la deuxième guerre mondiale. Il avait peut-être appartenu à un élève-pilote juif en 1948, s'entrainant sur un Spitfire de récupération, ou un Mechersmidt allemand acquis en secret en Tchécoslovaquie. Et aussi, un manuel de Radar illustré, de ceux qui servirent pour détecter les avions ennemis sur la côte de l'Angleterre, mais qui furent aussi employés sur les plages d'Alger au débarquement. Mais je n'ai pu résister devant quelques catalogues de Sotheby, qui recélent des photos superbes en couleurs de ventes aux enchères !
       A côté de cet antre littéraire, un autre bonheur: la boutique mystérieuse d'un relieur. Je regrette de ne pas avoir mon appareil de photo. Il est penché à classer des feuillets étalés, entouré de ses outils et ses colles. Au milieu, la presse à vis pour serrer le livre pendant une étape de sa réfection..Le petit vieux travaille minutieusement, une visière verte sur ses yeux, éclairé avec une lampe de bureau, en plus du plafonnier.
C'est un artisanat qui se perd.Je m'en éloigne à regret, car mon regard attentif et insistant  lui a fait lever les yeux sur cet intrus. Toujours dans cette rue, un magasin non moins célèbre: il est le fournisseur de tous les drapeaux qui accueillent les Officiels étrangers. Il a dans son catalogue  les détails pour tailler et coudre les emblèmes de toutes les nationalités, mêmes ennemies, on ne sait jamais.. (Il en est de même pour les partitions des hymnes nationaux!) .Dans la vitrine une série de drapeaux miniatures la décore. Chacun est piqué sur sa hampe, comme une fleur. Au milieu, mon petit drapeau francais. J'ai voulu entrer et l'acheter.J'ai eu peur de bégayer d'émotion, alors je suis resté dehors. De toutes les facons, un drapeau ne s'achète pas, il se mérite. Le mien, un grand, aux couleurs presque  transparentes, celui que j'attachais avec amour au balcon à Alger, à côté du bougainvillier, était rangé  dans un placard que je vois encore. Je n'ose penser à son sort. Peut-être que la hampe de bois a survécu transformée en manche de balais. Moi,je voudrais le jour venu etre enterré avec un petit bout de ce drapeau.
   Stupidité, on ne me demandera pas mon avis, car c'est interdit et on me ficelera et me jettera en terre, recouvert par des blocs de ciment de peur que je m'en échappe, et pour m'empêcher d'écrire des sornettes sur l'internet....
   Toute cette rue, une artère très ancienne, était alors le quartier des magasins chics, une rue d'Isly, celle des fourreurs, des bottiers et des chemisiers de luxe. Lentement, ils ont disparus et se sont déplacés vers les quartiers chics au Nord, pour faire place à des librairies de livres russes, des marchands de frivolités, de vaiselles fabriquées en Chine Populaire, de vêtements en solde perpétuelle, de vendeurs de cassettes mi-orientales qui hurlent dans les oreilles, et aussi de boites de nuits louches, à côté des kiosques qui vendent encore un verre de soda, des jus de carottes, et même maintenant de grenades et oranges pressées devant vous.
     En arrivant à la hauteur de ce qui fut l'ancienne place et cinéma Mograbi se succédent entre des bars à touristes, des spécialistes de la photo. Dans leurs vitrines, je découvre les anciens appareils en bois et laiton vernis, les  appareils pesants avec leurs multiples objectifs, des pièces de musée comme les Leica ou Rolleiflex mais aussi les derniers digitaux minuscules. Une large devanture, celle de Rudi Wissenstein des années 30, expose au passant des portraits de célébrités. En noir et blanc. Un jeune général Rabin dans tout son éclat me sourit. Un immense panorama de Jérusalem de 1967, avec le toit de la mosquée passé à l'or fin. Une actrice  qui a fait courir tout Tel-Aviv, et  d'autres qui jaunissent derrière la grande vitrine. C'est le  domaine du photographe Rudi Weissenstein qui a  écrit l'Histoire avec son appareil et son talent , témoin de la création de l'Etat. Dans le magasin je peux encore voir une femme très âgée, sa veuve Myriam, qui retouche au crayon une grande photo sur son chevalet. Mais, toute gloire est éphèmere: une réclame collée sur la porte propose 4 photos d'identité au polaroid en une minute...certainement à cause de la proximite du haut immeuble qui loge l'Ambassade de France.
      Je n'ose ajouter qu'une ancienne bijouterie voisine a été transformée en piège à touristes avec sa devanture écarlate et une lumière douteuse qui éclaire un comptoir et des chaises hautes où se tiennent des hôtesses guettant patiemment le gibier.
  Dans ce quartier, des bâtisses octogénaires transformées en hôtels populaires aux arcades en ogives et aux terrasses curieusement crénelées, d'un orientalisme ottoman de stuc repeint aux couleurs originales en vert clair ou rose qui ressemble à des rahat-loukoums. Les hautes constructions à deux pas de la méditerranée, en béton et verres fumés les écrasent. Mais au coin de la rue Allenby et de la Promenade Herbert Samuel, se dresse une batisse en angle, rénovée, qui eut son heure de gloire: " L'Ambassador Hôtel ".
  Car c'est là qu'un certain Georges avait son port d'attache en 1967, non seulement pour un gite entre deux vagabondages dans le pays, mais aussi une boite aux lettres pour ses parents affolés qui y avaient envoyé des télégrammes ne recevant pas de mes nouvelles fraiches.
    En vérité, bien que le calendrier se fut pour moi arrêté à mon arrivée en Israel, j'avais quand même écrit quelques lettres du Sinai qui avaient dû se perdre dans les sables. Au début de mon séjour, je logeais dans une chambre convenable, même si le climatiseur transpirait comme moi. Au fur et à mesure que mes espèces sonnantes et trébuchantes s'évaporaient au soleil du moyen-orient, à chaque escale je devais me contenter  d'un confort de plus en plus relatif jusqu'à ce que j'atteignis une remise sur la terrasse, quasiment gratuite, mais où l'eau courante s'essoufflait dans le tuyau et à  peine arrivait  au robinet du lavabo . Par contre les blattes elles,  étaient de taille...
respectable et volaient la nuit comme des albatros au dessus de ma tête .
    Et il n'était plus pour moi question le matin de m'attabler devant le petit déjeuner local, composé de semouline épaisse , de grasses olives noires, d'une omelette brulante et
d 'un café odorant....



                                               
      A cette époque le bassin et ses jets d'eaux n'existaient et la promenade du front de mer était un trottoir étroit au dessus du sable blanc aveuglant de la plage.
     Regardez la photo ci-dessous , ne trouvez-vous pas que cette femme a du chien ?



  Et bien moi aussi, pour bien la connaitre ! Me reviens en mémoire cette journée où nous nous étions donnés rendez-vous à cet endroit. Cette jolie fille bronzée, une "Tsabarite", comme on dit ici pour les jeunes nées en Israel, était  arrivée avec une énorme chien Esquimau, non pas parce qu'elle avait peur de moi, mais  pour le  rafraichir dans la méditerranée . Ce chien qui venait d'être primé à un concours, était né d'une chienne d'un attelage authentique de La Plagne ! Une autre aventure.Toujours est-il qu'à la fin de l'après-midi, tenant le chien "Svarto" en laisse, je la raccompagnais chez-elle .Soudain, las de toute cette foule à laquelle il n'était pas habitué, ou pressé de retrouver ses habitudes, il se mit à courir en m'entrainant après-lui, emballé comme un cheval qui ne peut s'arrêter, faisant fuir les passants sur son passage, et m'obligeant à parcourir un cinq mille mètres olympique jusqu'à ce qu'il freina pile...devant son arrêt d'autobus !!..  Un pigeon à la gorge mordorée atterrit près de moi dans un bruissement d'ailes et me sort de mon rêve éveillé. En faisant des rangements  j'avais retrouvé ce journal à la gloire de la race canine, avec cette précieuse photo. Ma femme qui l'a regardée avec émotion, rit encore au souvenir de cette fin d'après-midi de notre jeunesse.
   Les jours d'été, les familles revenant de la baignade bronzées et salées comme des bretzels, abandonnent cet endroit aux touristes qui fourmillent et déambulent sur la promenade du front de mer, accompagnés de la faune nocturne qui encanaille le quartier. C'est aussi le paradis des sportifs qui peuvent s'entrainer en respirant l'air marin vivifiant sur quelques kilomètres de la Centrale électrique au Nord jusqu'a Yaffo au Sud.



    Ben-Gourion aimait le matin très-têt faire du yoga sur ce sable qui a vu s'échouer les vieux raffiots d'immigrants illégaux traqués par les Anglais et bien d'autres drames comme celui de l'explosion de l'Altaléna. Mais aujourd'hui la mer est agitée et fait grise mine. La fontaine de cette placette dont le jet d'eau arrose les jours de chaleur le bassin est muette. A vrai dire je n'ai pas le coeur à aller chercher des coquillages dans le sable, alors que ma famille elle, travaille!. Ce bord de mer est aussi le début de ma ligne d'autobus: dans une heure je serai chez moi, avec une potiche, à bien réfléchir un peu laide et des images d'un passé de Tel-Aviv que j'ai ravivées pour mes vieux jours.

* Depuis la mauvaise habitude qu'avaient les transports en commun d'exploser il y a quelques années, je ne m'asseois jamais à l'arrière de l'autobus, et choisis si possible une place à côté d'une fenêtre de secours....



Yohanan Elihaï


Le chant du mois.

Hava Alberstein nous chante  “Tout homme a un nom”, un texte de Zelda, poétesse juive religieuse. Dans un programme de TV récent, Hava expliquait pourquoi elle aime ce chant : « Cela me semble d’abord un rappel de la personnalité de chacun, en réponse à la volonté nazie de faire de l’homme un numéro. Mais c’est plus universel : chaque homme, de tout peuple ou race, est unique, il a un nom unique. »
Voici le chant :

Tout homme a un nom
Que Dieu lui a donné,
Que lui ont donné
Son père et sa mère.
Tout homme a un nom
Que lui donnent sa taille
Et son sourire,
Et le tissu de son habit.
Tout homme a un nom
Que lui ont donné les montagnes
Et ses voisins,
Et les murs de son logis.
Tout homme a un nom
Que lui donnent ses fautes
Et ses aspirations.
Tout homme a un nom
Que lui donnent ses ennemis
Et lui donne aussi son amour.
Tout homme a un nom
Que lui donnent ses fêtes
Et lui donne son labeur.
Tout homme a un nom
Que lui donnent les saisons de l’année
Et de même son aveuglement.
Tout homme a un nom
Que Dieu lui a donné
Que lui donnèrent son père et sa mère,
Tout homme a un nom
Que lui a donné
Sa mort.
 
http://www.un-echo-israel.net/IMG/mp3/hava_alberstein-2.mp3

  Merci à ceux à qui j'ai emprunté ces illustrations et surtout à Yonahan Elihai qui a traduit cette chanson de l'Hébreu en Francais et dont je reproduis l'article et Hava Alberstein qui chante avec une émotion sans pareil ces paroles à la gloire du genre humain.

.
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30 juillet 2007 1 30 /07 /juillet /2007 19:20








 Puisque cette Fiche est un peu difficile à lire, je la recopierai ci-dessous. Mais voici ce dont il s'agit à propos de ce document :


- Allemagne:15 Mars1938. Hitler a envahi  l'Autriche sous les acclamations de ses habitants qui saluent le monstre qui promet un Ordre Nouveau de 1000 ans sur l'Europe entière.
Le piège s'est refermé sur les citoyens Juifs. Les camps de concentrations depuis 1934 sont pleins de politiques opposés au régime, de communistes, et d'intellectuels juifs. Les fonctionnaires Juifs depuis longtemps ont été exclus de leurs emplois et les vitrines des  magasins juifs sont barbouillées d'inscriptions nazies et les jeunesses hitlérienne qui patrouillent dans les rues pillent, saccagent et brutalisent.
C'est déjà la chasse dans la rue aux silhouettes qui se faufilent  le long des murs avec l'étoile jaune sur leurs vêtements.
Mais Louise Bloch a de la famille et des amis dans la France des Libertés et des Lumières.

Prise dans la nasse Louise Bloch frappe à la porte du consulat de France à Mannheim. Son seul espoir d'échapper à l'enfer. Alors  l'employé remplit le formulaire :
 - Nationalité ? Allemagne écrit-il.
 - Adresse ? 30 Rue Nietzche.
 - Motif du voyage ? Se réfugier en France,jusqu'au reçu 
   d'un visa  pour l'Amérique.
 - Date d'arrivée en France ? Aussitôt que possible.
 - Durée probable du séjour ? Quelques mois.
 - Adresses de l'intéressée à son arrivée en France ?
 - Docteur Alfred Weil,112 Rue d'Alésia. Paris.
 - Professeur Pierre Angel,60 Rue Léon Desayer.
                                        (St-Germain-en-Laye)
 - Docteur Gendron.Rue du Parlement St-Catherine.Bordeaux.
 - Arthur Ange,16 rue Indaique* (sic).Bordeaux.
 - *Faute préconçue ? le fonctionnaire aurait du écrire "Judaique"

 Fait le 19 Novembre 1938.

 Avis  et observation du Chef de Bureau Francais:
             "AVIS  DEFAVORABLE" :
"La famille Bloch (Otto Erich) peut attendre en Allemagne son départ pour les Etats-Unis. Elle se fixera certainement en France, si elle est autorisée à y entrer".

 Signature du chef de Poste : Fournier
 Cachet du Consulat de France.

Le cynisme du Consulat est révoltant :"la famille Bloch peut attendre..." Attendre quoi ? les fours crématoires ?

Pour l'Histoire: La Nuit de Cristal,"Kristall Nacht" qui fut un pogrom général en Allemagne eut lieu dans la nuit du 9 au 10 Novembre 1938.Le 19 de ce même mois la Famille Bloch déposait cette suprème requête au Consulat Francais qui quelques jours auparavant avait été témoin de l'incendie de la Grande Synagogue de Mannheim et de la chasse aux juifs de la ville.
Je dois préciser que les juifs de France ne connurent pas un meilleur sort. C'était la traque jusqu'à la frontière Espagnole et les Suisses eux-mêmes rendaient aux Allemands les juifs épuisés dans leurs courses dans les montagnes enneigées.
Voici ce que fut le sort de ces Six Millions de personnes dont
le seul tort était d'être Juif et auxquels  personne ne voulait  ouvrir les portes .
Lire sur la Conférence d'Evian de 1938 :

http://www.aloumim.org.il/devian.htm





     Ce Fournier, employé obéissant et diligent a du réussir dans sa carrière et être décoré comme beaucoup de fonctionnaires s'il n'est pas mort de honte. Mais je n'en connais aucun cas.


      Sur le sort de Juifs de Mannheim envoyés en  Déportation
à Gurs (oui, en France du Sud Ouest !) et de là retournés pour être brulés à Auschwitz :

http://www.izieu.alma.fr/francais/mannheim.htm


 Voici un poème que Chaim Nachman Bialik écrivit en Yiddish dans les années 20, sur un souvenir d'enfance. Bien de ces  enfants d'alors furent ensuite exterminés par les nazis, et ce poème a été choisi après l'Holocauste pour immortaliser le souvenir de leur innocence:
 Le Yiddish, langue riche de son mélange allemand et hébreu et de son apport slave atteint son apogée à la fin du 19ième siécle et fut véhiculaire d'une brillante littérature.

Titre :" Unter Di Grininke Beymelekh "
Dont voici les premiers vers en Yiddish:

"Unter di grininke bejmelech 
Schpiln sich Mojschelech, Schlojmelech..."

"Sous les ramures des arbres verts
Jouent ensemble les petits Moshe et Salomon..."

Ce poème a été mis en musique par Brunhof (1863-1924)
et est chanté dans cet enregistrement moderne par Nizza-Thobi:

http://www.nizza-thobi.com/Unter_di_grininke_bejmelech.mp3






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30 juillet 2007 1 30 /07 /juillet /2007 13:02






      Le 11 Novembre à Alger, comme en même temps dans toutes les villes et village Francais, les enfants des écoles faisaient la quête dans la rue pour "Le Bleuet de France". Cette fleur a la couleur délicate qui pousse dans les blés où sont tombés tant de nos soldats des régiments d'Afrique.

     Dans le site virtuel et magnifique de la Bibliothèque Nationale de France, on se doit de lire un livre de 283 pages, édité après la Grande Guerre. C'est un recueil poignant de  "La Dernière Lettre" envoyée par les soldats du Front à leurs familles, avant de tomber au Champ d'Honneur. Comme il n'y figure pas d'index, j'ai lu page après page et ai trouvé un homonyme que je sors maintenant de l'oubli, comme un exemple de patriotisme après que les bruits des canons aient étouffé provisoirement les échos pervers du "Procés Dreyfus". (Officier Juif scandaleusement accusé et ensuite réhabilité, et qui reprit du service avec le grade de Commandant pendant la guerre de 14-18 ).
Cette lettre que j'ai recopiée ci-dessous figure page 199 du site:

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k554427

_Lettre écrite par le Sous-Lieutenant Georges LEVY, 3e Bataillon de
marche d'Infanterie légère d'Afrique, tombé au champ d'honneur, au
combat de Moronvilliers, le 17 Mars 1917._
 
Ma chère petite Maman,
 
Si cette lettre te parvient, c'est que je ne serai plus.Je veux que tu
recoives alors ce dernier adieu.Certes, ce n'est pas très gai de mourir
à 22 ans,mais tu pourras etre fière de moi comme je le serai moi-meme.
 
J'aurai fait mon devoir et pour un israelite c'est deux fois plus beau.
J'aurais voulu vivre pour te rendre heureuse,Dieu ne l'a pas voulu, que
sa volonté soit faite.Je n'ai pas toujours été un fils modèle, mais mes
betises m'avaient servi de lecon et j'aurais voulu te prouver combien je
t'aimais!...
 
Avec ta pensée, je vais au combat et t'embrasse avec toute la tendresse
et l'affection que j'ai pour toi.
 
GEORGES.


LEVY Georges
Félix
Né à :
PARIS (Seine, 9� arrondissement)
Le :
5 juillet 1894
Affectation :
3ième Bataillon de marche d'infanterie légère d'Afrique
Grade :
Sous-Lieutenant
Décédé à :
Le :
18 avril 1917
Blessure ou cause de décés :
Tombé au champ d'honneur
Source :
La derniere lettre ecrite par des soldats français
tombés au champ d'honneur 1914-1918


 
m�moire des hommes


Sur le Site "Mémoire des Hommes",la liste des "Lévy" s'allonge sur plusieurs pages,mais j'ai retrouvé sa  fiche qui illustrera sa lettre.



        Cette Guerre de 14-18 devait être " La Der des Der".......




 
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23 juillet 2007 1 23 /07 /juillet /2007 17:52






Photo typique d'une famille israélienne pendant une alerte au Scud, pendant que (photo du haut), les fusées anti-fusées essayent de détruire un Scud Irakien en plein vol à une vitesse dans son entrée dans l'atmosphère  de 7000 km/h....


            Cet habitant a hélas péri dans son abri en béton.






    L'hiver de 1991, je fis un brusque virage dans ma carrière en devenant spécialiste en papier collant. Non pas de mon propre gré, mais parceque les circonstances m'y obligèrent, en bon père de famille nombreuse.

       Peut-être que vous vous souvenez du despote Irakien, celui que ses juges ont envoyé se faire pendre récemment. Il avait brusquement envahi le Koweit, mis le feu aux puits de pétrole et aussi aux poudres dans la région, après une guerre meurtrière avec l'Iran.
    Israél se faisait tout petit devant ce vacarme et ne songeait qu'à se faire oublier. Hélas, la tactique de Saddam était justement d'affaiblir la coalition de pays arabes avec les Alliés, en essayant de  provoquer l'Etat Hébreu en l'assaisonnant de fusées balistiques russes du type Scud-B, aussi dangereuses et imparables que l'hépatite-B.
      Israel, à la grande rage de ses habitants, serra les dents et resta de marbre devant ces provocations bruyantes. Une attitude unique dans son Histoire mais qui se révéla juste. Voila donc brossé le décor de Janvier 1991.
     A Bagdad, la télévision exultait et ne cessait de passer les films sur les expériences chimiques sur des chiens enfermés dans des cages de verre. Les chiens étant les victimes d'aujourd'hui, les juifs, celles de demain....Le gaz mortel et incolore pénétrait dans l'enceinte et le chien mourait en se tordant de douleur. Comme les milliers de Kurdes que l'aviation irakienne avait  déjà saupoudrés pour vérifier l'efficacité du gaz en pleine campagne.
   Dans les journaux israéliens, était décrite en couleur une attaque de Scud avec une ogive chimique: peu importait la précision, le nuage de gaz se répandait sur des kilomètres  et tuait d'un coup des dizaines de milliers de citoyens. Les journaux étrangers  spécialisés comme "Aviation-Week" dépeignaient par le menu tous ces effets mortels, auxquels seuls des abris spéciaux et des combinaisons étanches pouvaient  s'y mesurer.
Le "Citoyen Cohen" n'avait pas cependant été oublié. Il se rendit avec sa famille au complet, (sans les chiens ou chats quand-même), dans  un centre de distribution dans son quartier où de dévouées soldates mesurèrent, ajustèrent et distribuèrent à chacun des Masques à Gaz, avec un groin filtrant et même un fin tuyau pour boire pendant l'alerte. Et aussi une seringue à détente automatique contenant de l'atropine qui injectée était un contre-poison du gaz et qui causa bien des accidents chez des gens affolés. (Dans ce cas, il fallait prévoir un jerrican d'eau douce par personne, réaction du corps qui avait la fâcheuse tendance de se dessécher sur le champ...). Je dois avouer, que je dû faire bonne contenance devant mes enfants, bien que ces détails me donnaient plutôt envie de tourner de l'oeil. Ma femme, elle calmement , (elle avait fait son service ici) écrivait au marqueur le nom de chacun et l'adresse en cas de perte à l'école sur les boites en bandoulières.

Désormais, interdiction de se déplacer sans son équipement dans son étui personnel !!!.
J'allais oublier ! Dans les parcs de stationnement des hôpitaux, les autos étaient interdites et remplacées par d'avantageuses rangées de douches en plein air. Dans le cas d'une contamination de grande envergure, les victimes hommes et femmes, enfants et vieillards dénudés devaient être d'abord aspergés d'eau froide. (L'eau chaude n'avait pas été prévue ou devait peut-être être décommandée, mais c'est un détail ridicule devant l'ampleur d'une pareille catastrophe !). Et après ? Il aurait fallu soigner les brûlures internes et externes , mais comment soigner d'un coup des dizaine de milliers de victimes ? La tête me tournait et ne soufflais mot à personne de mes inquiétudes en retournant à la maison.
   Israel est le seul pays (ne soyez pas jaloux ), où dans les premières pages de son annuaire de téléphone sont décrits comment vite ajuster son Masque à Gaz et se protéger d'une attaque chimique ou conventionnelle.....Dans chaque boite aux lettres fut glissé un livret du même sujet pour nous rappeler que la vie n'est pas éternellement rose...

A la maison, il était recommandé de réserver une pièce éloignée de l'extérieur, avec un minimum de fenêtre, pour en faire notre bunker anti-gaz en cas d'attaque...Notre chambre à coucher était, comme partout en Israel la pièce naturelle pour accueillir de nouveau dans son sein tous les enfants....avec de larges fenêtres que je maudissais maintenant. Ce mois de Janvier de 1991, les usines de nylon et papier collant  travaillaient sans répit pour fournir à l'habitant de quoi étanchéifier sa chambre, transformée habilement en cocon !!!
.    En réalité,
physiquement et chimiquement parlant, c'était une protection
trompeuse car le gaz moléculaire pouvait pénétrer, non seulement à travers la vulgaire feuille de nylon, mais évidement par tous les interstices comme les caniveaux électriques des prises murales et du plafonnier. Pour donner l'impression de sécurité, je bouchais les serrures et mettions à chaque alerte une serpillière trempée dans du bicarbonate de soude, sous la porte !!! Est-ce utile de vous préçiser, qu'après un court délai l'air devenait irrespirable, l'oxygène ayant été brûlé par  sept personnes, (plus le petit chien !). Mais, comme dans toutes les familles, nous étions bien organisés: juste avant la tombée du jour, chacun passait à la douche pour être prêt à recevoir sur la tête une ogive entrant à plusieurs fois la vitesse d'un avion à réaction dans le ciel de Tel-Aviv.
   Le plus terrible de cette période balistique était le hurlement des alertes. Cette musique montante et descendante qui me rappelait Alger de 1942-43 était pétrifiante, mais nous avions un délai de 2 minutes pour nous préparer au Jugement Dernier. Temps accordé par les satellites américains lorsqu'ils  détectaient l'envol empoisonné des fusées irakiennes.

    Cela me suffisait pour mettre en marche le magnétoscope branché sur la C.N.N. qui filmait tout en temps réel.
     Je dois avouer que ces cassettes, je n' ai jamais voulu les revoir, et préfère les oublier. La vie en ville pourtant continuait mais de façon bizarre :chacun s'efforçant avec une fausse désinvolture de ne pas marcher trop vite dans la rue et de ne pas s'éloigner de sa maison sans raison !!!
  Par exemple, ma fille devait passer à son Ecole les examens psychotechniques de son âge : ils ne furent pas reportés, mais les enfants n'y participèrent que par petits groupes successifs...pour réduire d'éventuels dégâts ! Et partout où il nous était possible, nous les accompagnions, chacun sa boite de carton en bandoulière !! Surtout qu'un matin les Irakiens s'étant réveillés tard, nous avaient gratifié d'un tir sur le chemin de l'école.
     Il y avait aussi à subir les fausses alertes des sirènes  qui chantaient toute seules, ce qui n'arrangeait pas la santé des cardiaques. A la radio, en parallèle avec les sirènes, c'était le mot d'ordre sinistre : "La Vipère"; en hébreu "narasche sépha" pour nous annoncer le danger imminent. La radio, nous l'écoutions en permanence, de jour comme de nuit !
      Dès les premiers jours, nous avons eu à étrenner notre installation avec toute la famille. Comme des citoyens bêtes et disciplinés, nous aidions les enfants dans le hululement de la sirène qui traversait persiennes
, vitres et nylon, à poser les masques à gaz qui sentaient le caoutchouc et le renfermé des plus profondes pyramides . Pour ne pas étouffer, je ménageais pour ma part une ouverture de ce masque de mort en le posant un peu de travers. Mes enfants furent des soldats exceptionnels. Jamais n'ont pleuré, rechigné à ces manoeuvres inhumaines. Ils étaient assis en rond et s'occupaient à jouer aux cartes et d'autres jeux calmes dont j'avais muni la pièce.
   Il faut dire que ma femme donnait l'exemple de la sérénité aux enfants. Quand l'alerte était donnée, la radio annonçait par le code d'une lettre de l'alphabet la région qui allait recevoir la fusée, en hébreu au début, mais aussi plus tard des informations furent annoncées en anglais , russe, éthiopien pour les nouveaux immigrants qui apprirent bien vite dans quelle galère ils s'étaient fourvoyés. L'Allemagne, comble de l'ironie, généreusement envoya à Israel, un blindé sur roues, qui était un laboratoire étanche pouvant faire des analyses  de la compostion de l'air environnant après la chute de la fusée.
     Tout ce travail, comme la location du point de chute et l'arrivée du Labo demandait du temps, et nous étions donc obligés de garder nos masques jusqu'à l'autorisation donnée par la radio de pouvoir enfin respirer à l'air libre. Évidement impossible de faire fonctionner le climatiseur pour respirer de l'air frais : il était littéralement momifié par des bandages collants...
      Pour ma part, j'avais réussi à capter la longueur d'onde des services de secours sur un poste récepteur que j'avais trafiqué, et donc pouvait suivre les évènements en temps réel. Car l'emplacement des explosions étaient un secret (de Polichinelle) bien gardé !  A remarquer que ce fut la seule Guerre en Israel où il n'y eu pas de couvre-feu, et où  les lumières restèrent allumées toutes les nuits .
      En fait, nous n'étions pas en guerre puisque notre gouvernement maintenait la politique des bras croisés. A chaque Scud qui tombait, nous tendions l'autre joue !!

        Un des premiers soirs d'alerte, tous réunis dans notre abri de papier collant, nous entendîmes quelques secondes après l'annonce de la "Vipère", le grondement sourd d'une explosion et les regards de ma femme et moi se croisèrent comme pour certifier que cette fois c'était sérieux. En fait, sur Ramat-Gan où j'habitais, des fusées sont tombées dans un rayon du km à vol d'oiseau de chez moi.
         Si elles avaient eu une ogive chimique, vous n'auriez pas eu l'occasion de lire ces pauvres lignes. La plaisanterie courait que Saddam Hussein visait ce faubourg parceque peuplé par d'anciens immigrés d'Irak ! Je suis allé voir le résultat d'un tir dans le quartier d'un camarade de travail : il m'avait dit qu'il s'était réveillé dans son lit, mais sans mur extérieur et sans fenêtres....
     Tout le quartier avait effectivement les vitres  soufflées, et les tuiles envolées. La mairie avait installé dans la rue des containers pour que chacun y mette à l'abri tous les effets qui avaient échappé à l'explosion, car les appartements étaient devenus inhabitables.
         Ce fut l'époque où avec le coucher du soleil l'autoroute vers Tel-Aviv était étrangement vide, et que dans la direction opposée vers Jérusalem ce n'était qu'une file de voitures chargées de matelas et baluchons qui s'éloignait du cauchemar nocturne. Le Maire de Tel-Aviv, dans son patriotisme aveugle, accusa même ses habitants, qui avaient l'occasion d'abandonner la ville, de.."Déserteurs" !
      Il faut préciser que dans la majorité des immeubles, il n'existait pas même d'abris...



L'image ci-dessus est celle d'un reste de fusée Scud-B.

     Aujourd'hui, chaque appartement neuf doit comporter une pièce-abri en béton, avec une fenêtre blindée sur celle vitrée, et une porte en métal avec bourrelet d'étanchéité au gaz...
     Généralement comme elle est très exiguë, elle sert de refuge à l'Internaute et ses appareils en temps normaux !
     Avec les jours angoissants et surtout les nuits agitées , je décidais que ma famille n'était pas un pigeon d'argile, et transformais en deux temps trois mouvements, notre Peugeot "305 Break" en caravane de Romanichels, et les conduisit à Jérusalem, ce que je pensais être logiquement comme l'endroit le plus sûr puisque  juifs et arabes y sont mêlés. Mais les fusées de Saddam n'étaient pas si racistes que cela, puisque l'une atterrit près d'une ville arabe dont les habitants les nuits précédentes dansaient de joie, penchés  sur leurs blanches terrasses en voyant dans le ciel étoilé , descendre des paraboles nouvelles....dans le ciel de Tel-Aviv .
     Et comme nous, furent aussitôt équipés de Masques à Gaz dont ils se servirent plus tard dans leurs émeutes pour se protéger des grenades lacrymogènes..

    Mais revenons à cette première nuit dans la Capitale éternelle de l'Etat d'Israel :la plupart des hôtels, en cet hiver guerrier, étaient fermés vu le manque de touristes et les rares ouverts furent étonnés de voir ce brusque tsunami de réfugiés !
      Quoi,ils n'écoutaient pas la radio ?
    Quand nous trouvâmes enfin un hôtel à cinquante étoiles où je ne serais jamais descendu de ma vie, énervé et écoeuré, je me vis dans le hall de la réception entouré de journalistes de France avec caméras de TV heureux d'entendre fulminer dans la langue de Molière : je leur vidais tout ce que j'avais sur le coeur, y compris ce que je pensais de la livraison de la pile Osirak et de l'attitude peu équilibrée de ma doulce France, le pays de mon enfance.
(Bien qu'alors elle fasse partie de la coalition alliée).
   Ils s'en allèrent la queue entre les jambes chercher une victime plus collaboratrice.

    Notre chambre à l'hôtel s'avéra elle aussi tapissée de papier collant et nylon, mais je dois le dire fièrement, ce travail laissait largement à désirer et n'était qu'une passoire. Quand nous réalisâment le matin que notre chambre donnait juste dans la direction de Bagdad sans obstacle, nous éclatâment de rire.
    La seconde nuit à cet Hôtel, nous fûmes tirés du lit par l'alerte et durent descendre dans le sous-sol, vaste et bien enterré qui servait de remise. Beaucoup de marches à monter et descendre pour rien, deux fois dans la même nuit.

    A côté de nous, une famille arabe essayait de calmer un bébé, qui ne voulait pas se laisser enfermer dans son sac-abri portatif avec filtre dernier-cri de la technique ! Nous commencions à en avoir assez de ce cirque..et de la note qui s'allongeait et ma femme me persuada de téléphoner à des cousins Jérusalmites : sans hésitation aucune, ils nous proposèrent de nous héberger en ouvrant des lits de camp et en tassant leurs propres enfants dans une chambre unique. Ce fut un séjour inoubliable dans la chaleur familiale. Mes cousins Martine et Gérard, tous deux brillants internes des Hôpitaux Parisiens et maintenant pédiatres sont pratiquants et ce fut un grand plaisir pour nous d'assister aux bénédictions rituelles des repas et de l'allumage des bougies la veille du Shabat, qui prenaient toutes leurs significations dans cette période tendue. Travaillant à l'hôpital, il vit donc les accoucheurs accomplir leur tache difficile lors d'une alerte, équipés du Masque à Gaz...

"Mazal Tov" !

      Tous les jours, je redescendais des hauteurs de Jérusalem pour aller au travail . L'hiver était particulièrement rigoureux et chaque matin je devais nettoyer l'épaisse couche de givre collé au pare-brise, un phénomène qui m'était inconnu. Je devais aussi ...nourrir deux chiens qui gardaient la maison de l'intérieur . Auparavant,  j'étais allé acheter des  quartiers de volaille chez le boucher, décidé à les nourrir royalement pour compenser notre absence !
      Un matin, je ne sais si c'est à cause de la nourriture trop riche, ou à cause d'un traumatisme dû aux sirènes, je trouvai les chiens apparemment en bonne santé, mais les fauteuils du salon complètement éventrés, le tissu déchiqueté, la bourre de remplissage dispersée à tout vent, une scène digne d'un film comique mais qui me donnait à pleurer ! Je dûs en quelques heures ramasser tous les déchets et nettoyer la pièce dévastée pour lui redonner une apparence plus accueillante pour ma femme, mais ce salon   sans ses fauteuils sentait l'orphelinat. Ce fut chez-nous, Dieu Merci, le seul dégât matériel dont nous rions encore. Par contre, chaque fois que la radio diffuse une des scies de l'époque qui remplissaient nos nuits blanches pour nous faire patienter le masque sur le nez, je m'empresse de changer de station.        
    Mais cette période prolongée en chambre pour les jeunes couples fut très fertile pour la Patrie: l'été de 1991, les hôpitaux durent faire face à un Baby-Boom historique. Ce phénomène social avait été déjà bien été mis en évidence chez les singes en période de "stress"...

     Et ainsi, Saddam obtint l'effet inverse de ses désirs morbides.
J'ai longtemps conservé un bout de ferraille d'un Scud, jusqu'au jour où je me suis décidé à jeter cet oiseau de malheur.
    Je ne voudrais pas terminer avec une description technique* de cet engin à multiples versions, qui sont en stock chez nos voisins directs et indirects. Les ogives conventionnelles abondent avec les charges chimiques ou biologiques sur les étagères de nos frères sémites. Leurs lanceurs tractés dissimulés dans des tunnels sous-terrains sont prêts à tout instant à sortir de leurs tanières.
   L'année dernière, du Liban furent lancées sur Israel plus de cinq mille Katiouchas et des fusées de petit calibre dont les ogives en éclatant projetaient des billes d'acier, avec un grand succès . Mais ce ne fut qu'une répétition générale. La prochaine guerre que déclenchera l'Axe Téhéran-Damas-Beyrouth verra l'emploi à grande échelle de ces fusées perfectionnées. En Israel, l'arrière du pays sera aussi le front. Je n'ose y penser, et le mieux est de retourner à mes occupations et à cultiver mon jardin, comme si Candide existait encore après toutes ces horreurs.

    Mais je me permets de dévoiler au grand public notre Arme Secrète qui nous protégera toujours. En voici un exemple enregistré à cette époque :

Depuis Isaac Stern est décédé en 2001,mais les accents de son violon nous accompagneront partout  où un danger se présentera.

*Pour plus de détails techniques et historiques, un lien en Francais :
http://www.stratisc.org/strat_5152_Dumoulin.html

n.b Je remercie les auteurs de ces photographies recueillies sur internet dont je me suis servi pour illustrer ce modeste texte.

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